"Le renforcement du partenariat euroafricain est une priorité de la France et cette priorité sera au coeur de notre présidence (de l'UE)", a déclaré Jean-Yves Le Drian lors d'une réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de l'Union européenne et de l'Union africaine (UA) à Kigali. Cette réunion visait à préparer le prochain sommet UE-UA, qui se tiendra en février à Bruxelles, plus de quatre ans après celui d'Abidjan en 2017. "Nous avons un intérêt commun à continuer à transformer les interdépendances qui existent entre nos sociétés et nos économies en autant de solidarités pour bâtir l'avenir ensemble", a relevé le ministre français. "Un avenir dont nous voulons être les acteurs et que nous ne voulons voir personne d'autre écrire à notre place, un avenir qui respecte (...) les souverainetés de chacun", a-t-il insisté dans une apparente allusion à d'autres acteurs majeurs en Afrique, de la Chine à la Russie en passant par la Turquie. La France est notamment vent debout contre le projet des autorités maliennes de transition de recourir aux services du groupe de sécurité russe Wagner, soupçonné par les Occidentaux de se rémunérer sur les ressources des pays d'accueil et de servir les intérêts du Kremlin. "Ce partenariat (euroafricain) doit faire l'objet d'une orientation politique nette et assumée au prochain sommet UE-UA dans des projets concrets et ambitieux", au service d'une "relance euroafricaine durable", a insisté Jean-Yves Le Drian. Le ministre a notamment cité "le secteur de la santé, en créant des hubs régionaux de production du vaccin (anti-Covid) en Afrique et en renforçant les systèmes de santé partout sur le continent". Le Rwanda va devenir le 3e pays en Afrique à produire des vaccins anti-Covid après l'Afrique du Sud et le Sénégal, selon un accord conclu mardi à Kigali avec l'entreprise allemande BioNTech. Jean-Yves Le Drian a aussi évoqué des projets dans le numérique - pour soutenir des start-up africaines notamment - "l'aide de la Banque européenne d'investissements dans les infrastructures de l'énergie ou l'agriculture" ou encore la formation des jeunes, enjeu clé du continent, et la "montée en "puissance des mobilités universitaires en Afrique". La sécurité sera aussi au centre des préoccupations, avec "une menace terroriste qui évolue au Sahel, qui s'étend vers le Golfe de Guinée, qui frappe aussi le Mozambique", a souligné le ministre, en rappelant l'engagement des Européens au sein du groupe de forces spéciales Takuba au Mali. La France est aussi favorable au lancement d'une "initiative euroafricaine pour renforcer la sécurité maritime dans le Golfe de Guinée", a-t-il précisé. Le chef de la diplomatie de l'UE, Josep Borrell, a aussi plaidé pour plus de solidarité européenne - au-delà des efforts déjà accomplis - concernant les livraisons de vaccins anti-Covid à l'Afrique. "Il faut rendre l'investissement moins risqué et plus attractif" en Afrique, a-t-il également insisté. "Nous voulons investir dans des infrastructures qualitatives", a-t-il dit. Le vice-Premier ministre congolais et président du Conseil exécutif de l'UA, Christophe Apala Lutundula, a insisté sur la nécessité de "construire un véritable partenariat de peuples d'Europe et d'Afrique". "L'Union européenne est le plus grand partenaire commercial de l'Afrique. Il est important que ces liens soient renforcés pour créer de la valeur ajoutée et de l'emploi", a-t-il insisté, en rappelant que l'Afrique avait "la population la plus jeune du monde". Leur homologue hongrois, Peter Szijjarto, a insisté lui sur la nécessité de contenir les migrations vers l'Europe. "Il faut permettre aux Africains de rester chez eux et non les encourager à quitter leur maison", a-t-il lancé.
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