La commission électorale du Nigeria a été très critiquée dimanche pour son interruption impromptue des législatives la veille, un retard qui jette une ombre sur la présidentielle prévue samedi prochain.
L'élection des députés et sénateurs a été remise à lundi alors que certains électeurs avaient déjà commencé à voter et que d'autres attendaient toujours des bulletins de vote jamais livrés.
Dans un pays qui tente de surmonter une histoire électorale marquée par des fraudes et violences à répétition, ce retard, imputé à des problèmes d'organisation, a été jugé particulièrement mal venu, d'autant que les législatives constituent la première étape d'un marathon électoral prévu jusqu'à la mi-avril.
Le scrutin présidentiel, le plus important, est prévu quelques jours plus tard, le 9 avril, et il doit être suivi de l'élection des gouverneurs et parlements des 36 Etats de ce pays fédéral, le plus peuplé et plus gros producteur de pétrole d'Afrique.
"C'est un embarras national, qui jette une ombre sur l'ensemble des élections", écrit le quotidien This Day dans un éditorial.
Le Punch évoque de son côté un report "choquant et embarrassant" et s'inquiète que tous les problèmes logistiques ne puissent être résolus d'ici lundi.
Le Nigeria avait placé beaucoup d'espoir dans la nomination d'un universitaire respecté, Attahiru Jega, à la tête de la commission électorale et le président Goodluck Jonathan avait promis des élections libres et honnêtes.
Mais les électeurs ont découvert samedi matin de multiples problèmes d'organisation, avec un manque de personnel et de matériel électoral dans de nombreux bureaux de vote.
Le président de la commission électorale s'est alors résolu, en milieu de journée, à annoncer un report du scrutin.
Des électeurs qui faisaient la queue depuis des heures sous le soleil ont protesté par endroits, tandis qu'à Lagos le vote s'est poursuivi après l'annonce du report du scrutin faute d'information.
Un porte-parole de la commission électorale a déclaré que ces bulletins seraient invalidés.
Un parti d'opposition, Action Congress of Nigeria, a dénoncé la nouvelle date, estimant qu'il ne pourrait se remobiliser d'ici là et que cela avantageait le Parti démocratique populaire au pouvoir.
Pendant ce temps, les violences se sont poursuivies.
La police a annoncé dimanche que des inconnus armés avaient attaqué trois villages samedi dans le centre du Nigeria, faisant deux morts et brûlant des maisons.
On ignorait les motifs de ces violences, mais des affrontements se produisent fréquemment dans cette région entre chrétiens et musulmans d'ethnies différentes.
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