Le gouvernement avait annoncé le 4 juin 2021 suspendre Twitter pour "une durée indéterminée", accusant notamment le réseau social d'avoir une "mission suspecte" contre le gouvernement nigérian, et de tolérer sur sa plateforme les messages du chef d'un groupe séparatiste incitant à la violence dans le Sud-Est du Nigeria. La suspension de Twitter était intervenue deux jours après la suppression par le réseau social d'un message du président Muhammadu Buhari qui menaçait les responsables des violences dans le Sud-Est du pays, le réseau social estimant que le chef de l'Etat enfreignait ses règles d'utilisation. Le gouvernement de Buhari et Twitter sont actuellement en pourparlers sur une liste de conditions pour mettre fin à la suspension, comme notamment l'enregistrement de la compagnie, et le paiement de taxes. "Les problèmes sont traités et j'ai ordonné que la suspension soit levée, mais seulement si les conditions sont réunies pour permettre à nos citoyens de continuer à utiliser la plateforme pour des affaires et des engagements positifs", a déclaré M. Buhari dans un discours prononcé le jour de l'indépendance du Nigeria. Un porte-parole de Twitter, dont le siège est basé aux Etats-Unis, a déclaré dans un communiqué que des discussions étaient en cours pour trouver un moyen de rétablir les opérations au Nigeria. "Les discussions avec le gouvernement nigérian ont été respectueuses et productives, nous sommes impatients de voir le service rétabli très bientôt", a-t-il dit. L'ONU, l'UE, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont rejoint des groupes de défense des droits pour condamner cette suspension considérée comme préjudiciable à la liberté d'expression. Cette interdiction a été un choc pour de nombreuses personnes au Nigeria où Twitter a joué un rôle important pour des activistes du mouvement #BringBackOurGirls après l'enlèvement de près de 300 écolières par les jihadistes de Boko Haram en 2014 et dans les manifestations #EndSARS contre les brutalités policières l'année dernière. En novembre 2019, le gouvernement avait pris des mesures plus strictes pour réguler les médias et lutter contre la désinformation sur les réseaux sociaux, perçues par la société civile comme une restriction de la liberté d'expression. Les autorités du Nigeria sont très régulièrement montrées du doigt par les organisations de défense des droits humains.
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