"Nous savons que le gouvernement éthiopien fait au mieux, mais nous voulons que davantage soit fait pour garantir que la population ne meure pas de faim", a déclaré vendredi le commissaire de l'UA aux affaires politiques, à la paix et à la sécurité Bankole Adeoye. "Les femmes et les enfants (ne doivent) pas continuer à être victimes d'un conflit qui n'est pas de leur propre initiative", a-t-il ajouté. Le nord de l'Ethiopie est le théâtre de violents combats depuis novembre, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette intervention répondait selon lui à des attaques contre des camps militaires fédéraux orchestrées par le TPLF. Le prix Nobel de la paix 2019 avait annoncé une victoire rapide mais le conflit s'est enlisé, plongeant la région dans une grave crise humanitaire. Au moins 400.000 personnes vivent dans des conditions proches de la famine au Tigré, selon l'ONU. Les combats et la crise humanitaire ont gagné ces derniers mois les régions voisines de l'Afar et de l'Amhara, où 1,7 million de personnes sont désormais confrontées à la faim. Depuis des mois, les organisations humanitaires déplorent de ne pouvoir accéder librement aux populations. Jeudi, le coordinateur de l'aide humanitaire par intérim de l'ONU pour l'Ethiopie, Grant Leaity, a mis en garde contre "un blocus de facto" qui fait peser le risque "de famine et de niveaux importants de mortalité". Autorités éthiopiennes et rebelles pro-TPLF s'accusent mutuellement d'entraver l'acheminement de l'aide et d'affamer la population. Jeudi, une porte-parole d'Abiy Ahmed a assuré que le gouvernement s'employait à faciliter les accès, mais "le comportement violent et la nature violente du TPLF rendent (les choses) très difficiles pour les acteurs humanitaires", a déclaré Billene Seyoum. Bankole Adeoye a également exhorté les deux parties "à s'asseoir à la table" de négociations. Le conflit est un sujet délicat pour l'UA, dont le siège est basé dans la capitale éthiopienne Addis Abeba. Abiy Ahmed a rejeté dès le début du conflit les appels d'envoyés de l'organisation panafricaine à des pourparlers avec les dirigeants tigréens, s'en tenant à sa ligne selon laquelle il s'agit d'une opération de "maintien de l'ordre". Le TPLF accuse l'organisation de "partialité" en faveur des autorités d'Addis Abeba.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.