L'attaque de lundi, qui a fait un nombre indéterminé de blessés, a eu lieu à une trentaine de kilomètres à l'ouest de Kampala sur une route menant en République Démocratique du Congo (RDC).
Elle n'a pour l'instant pas été formellement revendiquée mais les enquêteurs ont identifié "un haut niveau de connexion" avec l'attentat à la bombe perpétré samedi soir dans un café de Kampala, qui a fait un mort et trois blessés, a déclaré le porte-parole de la police Fred Enanga lors d'une conférence de presse.
"Les individus qui ont préparé ces engins explosifs appartiennent au même groupe", a-t-il affirmé.
"L'incident (de lundi) est le résultat d'une attaque suicide dont la seule victime est son auteur", un kamikaze de 23 ans figurant "sur la liste des membres recherchés" des Forces démocratiques alliées (ADF), a-t-il précisé.
Les ADF sont un groupe rebelle musulman apparu en Ouganda qui a fait souche depuis plus de 25 ans en RDC.Ils sont considérés comme le plus sanglant des plus de 120 groupes armés opérant dans l'Est de la RDC, où ils sont accusés d'avoir tué des milliers de civils.
Depuis avril 2019, certaines attaques des ADF sont revendiquées par l'EI, qui désigne le groupe comme sa "Province d'Afrique centrale" (Iscap en anglais). En mars, les Etats-Unis ont placé les ADF sur la liste des "organisations terroristes" affiliées à l'EI.
- "Cellules dormantes" -
La police est à la recherche d'un complice du kamikaze, a ajouté Fred Enanga, indiquant qu'un "certain nombre" de membres des ADF ont été arrêtés, soupçonnés de "préparer un projet d'un attentat sérieux contre des infrastructures importantes".
La police estime qu'ils "appartenaient à des cellules dormantes dans le pays, inspirées par les ADF en relation étroite avec l'EI", a-t-il précisé dans un communiqué.
L'Iscap avait revendiqué l'attentat de samedi soir, qui a tué une serveuse de 20 ans et blessé trois autres personnes.Les autorités ont décrit un engin explosif "sommaire" contenant des clous et des morceaux de métal, placé dans un sac en plastique laissé sous une table.
L'Iscap avait déjà revendiqué le 8 octobre un attentat à la bombe - qui n'avait pas fait de victime connue - contre un poste de police à Kawempe, près de l'endroit de l'explosion de samedi.
Les survivants de l'attaque de lundi ont décrit des scènes de chaos et de panique, des passagers hurlant et tentant de sauter du bus alors qu'il roulait encore.
"Tout le monde a crié: Bombe ! Bombe !", a raconté par téléphone à l'AFP l'homme d'affaires Johnson Akamuha, 38 ans. "Alors que je sortais du bus en courant, j'ai vu le corps sans vie d'un homme affalé sur un siège avec du sang partout sur lui", a-t-il ajouté, affirmant avoir dénombré au moins quatre personnes apparemment blessées.
Le président ougandais Yoweri Museveni a lié cette attaque à un attentat déjoué en août lors des funérailles nationales de Paul Lokech, un général de l'armée ougandaise décédé de maladie.
Surnommé "le Lion de Mogadiscio", Paul Lokech avait été commandant à deux reprises en Somalie au sein de l'Amisom, l'opération militaire de l'Union africaine (UA) qui combat les rebelles islamistes shebab, liés à Al-Qaïda.
Il avait également participé à une opération de l'armée ougandaise en RDC contre les ADF, auxquelles le président Museveni avait imputé cette tentative d'attentat.
Fred Enanga a déclaré que toutes ces attaques étaient planifiées par Meddie Nkalubo, dirigeant ougandais des ADF connu sous le pseudonyme de "Bourreau", qui vit caché en RDC depuis plusieurs années.
"Nous les aurons tous.Leurs plans minables sont faciles à déjouer", a tweeté M. Museveni mardi.
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