M. Haq a précisé que le Premier ministre éthiopien avait appelé dans la journée le chef de l'ONU à propos de cette affaire. Antonio Guterres lui a souligné que la décision éthiopienne était en contradiction avec les obligations induites par la Charte des Nations unies, a détaillé le porte-parole sans révéler ce qu'avait répondu le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, ni si un retrait de la décision était encore possible, ce qui est estimé peu probable à l'ONU. Cette notification formelle d'une protestation est survenue alors que le Conseil de sécurité de l'ONU s'est réuni vendredi en urgence à huis clos pendant une heure et demie sur cette crise soudaine entre l'Ethiopie et l'Organisation. Un projet de déclaration du Conseil de sécurité, initié par l'Irlande, a très peu de chances d'aboutir, ont indiqué plusieurs diplomates à l'AFP à l'issue de la réunion. La Russie s'est montrée critique envers l'ONU, questionnant ses modes opératoires en Ethiopie, selon l'une de ces sources, tandis que la Chine s'est montrée plus modérée. Moscou a demandé "de vérifier les preuves" d'un mauvais comportement avancé par les Ethiopiens avant de décider d'une position commune du Conseil, a précisé la même source. "Il n'y aura pas de déclaration" commune vendredi du Conseil, a indiqué un autre diplomate. Certains membres du Conseil se sont demandé si la décision de l'Ethiopie n'était pas à lier avec des déclarations mardi à des médias du nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, qui avait dénoncé de nombreux blocages à l'acheminement de l'aide humanitaire. - "Doctrine" - Après l'expulsion de sept responsables, l'ONU peut continuer à fonctionner en Ethiopie et apporter de l'aide humanitaire mais "elle va être freinée", affirme à l'AFP un expert du dossier. L'ONG Human Rights Watch a affirmé dans un communiqué que "des millions de vies étaient en danger" à cause de la décision de l'Ethiopie, et le ministère allemand des Affaires étrangères s'est dit "profondément préoccupé" "Nous demandons au gouvernement éthiopien d'annuler immédiatement ces expulsions", a dit un porte-parole du ministère. L'ONU a envoyé "une note verbale à la mission permanente de l'Ethiopie pour préciser que c'est une position juridique de longue date de l'Organisation de ne pas accepter l'application de la doctrine de persona non grata en ce qui concerne les fonctionnaires des Nations unies", a déclaré Farhan Haq à la presse. "Il s'agit d'une doctrine qui s'applique aux agents diplomatiques, ou utilisée par un Etat à l'égard d'un autre Etat. L'application de cette doctrine aux fonctionnaires des Nations unies est contraire aux obligations découlant de la Charte des Nations unies et aux privilèges et immunités qui doivent être accordés aux Nations unies et à leurs fonctionnaires", a-t-il précisé. Jeudi, le gouvernement éthiopien a annoncé l'expulsion sous 72 heures de sept responsables d'agences de l'ONU accusés d'"ingérence" dans ses affaires internes, dont des membres d'Ocha (Affaires humanitaires) et de l'Unicef (agence pour l'enfance). Vendredi, cette dernière a souligné que la décision éthiopienne était "regrettable et alarmante".
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