Osama Al Kuni Ibrahim est "le dirigeant de facto d'un centre de détention de migrants à Zawiya, en Libye, où lui ou des personnes sous sa direction ont perpétré des abus horribles contre les migrants, dont des meurtres, des violences sexuelles et des coups et blessures", a déclaré mardi le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken dans un communiqué, appelant les autorités libyennes à lui faire "rendre des comptes". L'ONU l'avait ajouté lundi à sa liste de sanctions. La ville de Zawiya, à 50 kilomètres de la capitale Tripoli, sur la côte ouest de la Libye, est un important point de passage pour de nombreux migrants d'Afrique subsaharienne qui cherchent à rejoindre l'Europe par la mer. Ils y sont souvent la proie de trafiquants quand ils ne meurent pas en tentant la périlleuse traversée. Selon le Trésor américain, à l'origine des sanctions, Osama Al Kuni a aussi "été décrit comme un baron du trafic de migrants", et est "responsable d'une exploitation systématique des migrants africains" dans ce centre, aussi surnommé "prison Osama". Ses éventuels avoirs aux Etats-Unis sont gelés et l'accès au système financier américain lui est désormais barré. Tripoli fait face depuis plusieurs semaines à de multiples critiques pour les mauvais traitements infligés aux migrants. ONG et agences de l'ONU dénoncent régulièrement les conditions déplorables dans les centres de détention en Libye, où passeurs et trafiquants ont profité ces dix dernières années du climat d'instabilité ayant suivi la révolte de 2011, faisant de la Libye la plaque tournante du trafic d'êtres humains sur le continent.
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