En plein effondrement économique, à court de devises étrangères, le Liban connaît de graves pénuries de carburant et des coupures d'électricité qui paralysent en grande partie les services et les activités des hôpitaux, restaurants, magasins et industries. Avec un feu vert exceptionnel des Etats-Unis, le Liban va essayer d'acheminer via la Syrie et ses infrastructures, du gaz égyptien mais aussi de l'électricité jordanienne, et ce malgré les sanctions américaines visant le pouvoir syrien. La délégation ministérielle libanaise a rencontré samedi à Damas le chef de la diplomatie syrienne Fayçal Moqdad et le ministre du Pétrole, Bassam Tohmé. En conférence de presse, un haut responsable libanais a ensuite indiqué que la Syrie était "prête" à aider le Liban en ce qui concerne "le passage du gaz égyptien et de l'électricité jordanienne via le territoire syrien". "Les deux parties se sont mises d'accord sur le suivi des détails techniques en mettant en place une équipe conjointe", a précisé le haut responsable, entouré par des ministres libanais et syriens. La délégation libanaise, emmenée par la vice-Premier ministre du gouvernement intérimaire, Zeina Akkar, comprend le ministre des Finances Ghazi Wazni, de l'Energie Raymond Ghajar et l'influent directeur général de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim. Plusieurs questions d'ordre logistique devront être résolues. Dans une Syrie aux infrastructures ravagées par le conflit déclenché en 2011, des travaux seront nécessaires pour permettre l'acheminement des importations énergétiques. Le comité conjoint va évaluer "dans quel état se trouvent les infrastructures", a indiqué à des journalistes le ministre syrien Bassam Tohmé. "Les infrastructures gazières ou électriques ont essuyé des dommages importants". Il s'agit de la première visite officielle libanaise à un tel niveau en une décennie. Le déclenchement du conflit syrien en 2011 avait profondément divisé la classe politique et ouvert un débat sur la nature des relations à entretenir avec Damas. Les deux pays ont maintenu leurs relations diplomatiques, mais les visites officielles sont restées quasi inexistantes. Seuls des ministres de partis libanais alliés de Damas, notamment le Hezbollah, se sont rendus en Syrie à titre individuel. La visite s'inscrit aussi sur fond de rivalités géopolitiques entre les Etats-Unis et l'Iran, parrain du mouvement libanais du Hezbollah. Si le Liban négocie avec Le Caire depuis plus d'un an sur la question de l'énergie, comme l'avait affirmé à l'AFP une source proche du dossier, les sanctions américaines contre la Syrie ont toujours constitué un obstacle. En août, la position américaine s'est assouplie: la présidence libanaise avait évoqué un feu vert donné par Washington pour autoriser le Liban à obtenir de l'énergie et du carburant transitant par la Syrie, malgré les sanctions américaines. Cette annonce faisait suite à celle du Hezbollah concernant l'acheminement vers le Liban de carburant iranien.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.