Ces gangs, désignés localement sous le terme de "bandits", y ont à nouveau enlevé mercredi 73 écoliers, dernier kidnapping en date d'une longue série dans des établissements scolaires et universitaires du Nord-Ouest du Nigeria. La "situation sécuritaire dans l'Etat de Zamfara nécessite une coupure immédiate de tous les services de télécommunications (...) pour deux semaines", fait savoir vendredi aux opérateurs de télécommunications la Commission nigériane des Communications. "Cela vise à permettre aux agences de sécurité compétentes de mener les actions nécessaires pour répondre au défi sécuritaire dans l'Etat", écrit l'autorité de régulation dans une lettre adressée aux opérateurs et consultée par l'AFP. La NCC n'a pas répondu à une demande de l'AFP, mais un responsable ayant requis l'anonymat a confirmé samedi l'authenticité de ce document. Dans une autre lettre, également consultée par l'AFP, datée de vendredi le cabinet du gouverneur de l'Etat demande au ministère nigérian de la Communication, "une coupure temporaire des réseaux de téléphonie mobile". "L'un des obstacles les plus importants dans la lutte contre le banditisme est celui des informateurs qui utilisent les réseaux mobiles pour communiquer aux bandits les mouvements de troupes", y explique le cabinet du gouverneur. "Les bandits tirent aussi avantage des réseaux (mobiles) pour coordonner leurs attaques". Quatre responsables locaux n'ont pu être joints samedi sur leurs téléphones mobiles. Interrogée par l'AFP, une organisation représentant les opérateurs télécoms du Nigeria a refusé de commenter cette directive. "Puisqu'il s'agit d'une mesure liée à la sécurité, nous ne pouvons nous exprimer à son sujet", a déclaré Ike Nnamani, président de l'Association des Entreprises de télécommunications du Nigeria. Dans le seul Etat de Zamfara, près de 125.000 personnes ont fui leur domicile en raison de l'aggravation de la violence, selon l'ONU. Un représentant d'une ONG internationale présente dans l'Etat a indiqué qu'il ne pouvait plus joindre au téléphone ou via internet ses équipes sur le terrain. Une série de restrictions ont été récemment mises en place dans l'Etat de Zamfara, mais aussi dans ceux voisins de Katsina, Kaduna et Sokoto, également théâtres d'attaque de "bandits". Dans plusieurs zones, les marchés au bétail hebdomadaires ont été suspendus, le transport d'animaux temporairement interdits et les ventes de carburant plafonnées. Le choix de ces mesures n'a pas été officiellement expliqué, mais les "bandits" se déplacent souvent à motos et se livrent, outre le kidnapping, au vol de bétail, revendu sur les marchés.
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