"Un migrant a été tué et au moins 15 autres ont été blessés, dont six grièvement", lors des "descentes" menées par les forces de sécurité dans "des maisons et des abris provisoires de fortune à Gargaresh, une zone de Tripoli fortement peuplée de migrants et de demandeurs d'asile", souligne la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) dans un communiqué. Selon la mission onusienne, qui cite la Direction de la lutte contre les migrations illégales, "au moins 4.000 personnes, dont des femmes et des enfants, ont été arrêtées". Des sources associatives ainsi que le procureur général avaient dans un premier temps fait état de quelques centaines d'arrestations. "Des migrants non armés ont été harcelés chez eux, battus et abattus. Les Nations unies ont reçu des informations faisant état d'un jeune migrant tué par balle. Cinq autres migrants ont été blessés par balle, deux d'entre eux sont dans un état grave en réanimation", indique la Manul. "La plupart des personnes arrêtées sont désormais détenues arbitrairement", déplore la mission onusienne. La "première phase" de ce que les autorités de Tripoli ont décrit comme une "campagne de sécurité" s'est achevée samedi après-midi. Elle sera suivie d'une "deuxième phase" consistant à "supprimer les constructions anarchiques" dans le même quartier. Des dizaines de milliers de migrants, venus pour la plupart d'Afrique subsaharienne pour tenter la traversée de la Méditerranée sur le chemin de l'Europe sont la proie de trafiquants en Libye, pays plongé dans le chaos depuis la révolte de 2011. Les candidats à l'exil interceptés croupissent dans des centres de détention dans des conditions décriées par les ONG et agences des Nations unies, dans un pays où la situation sécuritaire reste précaire malgré les avancées politiques des derniers mois. L'ONU rappelle dans son communiqué avoir "condamné à plusieurs reprises les conditions inhumaines dans les centres de détention de la Libye dans lesquels les migrants et les réfugiés sont détenus dans des installations surpeuplées avec des restrictions d'accès à l'aide humanitaire vitale". Tout en demandant de "mettre fin aux arrestations et détentions arbitraires", la mission onusienne exhorte "à nouveau le gouvernement à autoriser immédiatement la reprise des vols d'évacuation humanitaire et les retours volontaires opérés par l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR)".
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