Soudan: tractations compliquées au Conseil de sécurité sur une déclaration commune

Infos. Pour la deuxième journée consécutive, le Conseil de sécurité de l'ONU peinait mercredi à s'accorder sur une déclaration commune sur le Soudan, la Russie s'opposant à une condamnation ferme du coup d'Etat militaire en dépit de la position tranchée adoptée par l'Union africaine, selon des diplomates.

Soudan: tractations compliquées au Conseil de sécurité sur une déclaration commune

"Malheureusement, nous n'avons toujours pas de consensus", a déploré le président en exercice du Conseil, l'ambassadeur du Kenya Martin Kimani, en précisant devant quelques journalistes s'exprimer en sa capacité nationale. "Après un débat très, très dur, l'Union africaine a pris une position forte sur ce sujet", elle a "condamné fermement la prise de pouvoir des militaires soudanais et la dissolution du gouvernement de transition", a-t-il relevé, en espérant que le Conseil de sécurité prendrait exemple sur cette ligne. "C'est une étape très importante (...) qui clarifie encore davantage la position de l'Afrique à l'égard des coups d'Etat et des prises de pouvoir par des militaires qui sont malheureusement en augmentation", a estimé le diplomate kényan. "J'espère que le Conseil de sécurité l'interprétera comme un défi pour se montrer à la hauteur", a insisté Martin Kimani. Et "que sa déclaration sera dans la ligne de celle de l'Union africaine", a-t-il ajouté en notant que telle était la volonté de "nombre de pays" au Conseil. Après avoir abandonné, sous la pression de la Russie, l'idée d'une condamnation du coup d'Etat dans "les termes les plus forts", un nouveau texte parlant de la "vive préoccupation" du Conseil a été bloqué mercredi par Moscou et Pékin, ont indiqué à l'AFP des diplomates. Ces frictions se déroulent sur fond de lutte d'influence, activement relancée avec le coup d'Etat, entre notamment les Occidentaux et les Russes. Le texte, par ailleurs, "condamnait la suspension de certaines institutions de transition" au Soudan, "la déclaration de l'état d'urgence et la détention du Premier ministre Abdallah Hamdok, ainsi que d'autres membres civils du gouvernement de transition". "Tout le monde parle très souvent au Conseil de soutenir les positions de l'Afrique. Donc on va voir quelles délégations vont vraiment soutenir la position de l'Union africaine et cela devrait être très clair d'ici la fin de la journée ou demain", a conclu l'ambassadeur du Kenya. Interrogé dans l'après-midi sur le blocage opéré mercredi par la Russie à deux reprises, l'ambassadeur adjoint russe à l'ONU, Dmitry Polyanskiy, a affirmé que "les négociations se poursuivaient". Faire part d'oppositions, "c'est un processus normal, nous continuerons à étudier le texte, donc on verra", a-t-il ajouté. A la question de savoir si Moscou était prêt à condamner la prise de pouvoir des militaires, il a répondu: "il faut regarder les textes car les formules sont très délicates".

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