Ces derniers jours, des syndicats d'enseignants dans plusieurs provinces ont annoncé leur intention de se mettre en grève pour réclamer de meilleures rémunérations, au moment où la gratuité de l'enseignement primaire public, projet phare du président Félix Tshisekedi lancé en septembre 2019, pose de nombreux défis. Le coût de cette gratuité est évalué à quelque 2,64 milliards de dollars par an par des experts du gouvernement, ce qui est immense pour le budget de la RDC (près de 7 milliards de dollars en 2021). "La gratuité, cela nous permet de souffler", se félicite Odon Mbuyi Kalala, qui accompagnait lundi matin ses filles à l'Ecole primaire Bosangani de Kinshasa. "Avant je ne pouvais même pas m'acheter un pantalon de 10 dollars...", dit-il à l'AFP. Mais "des efforts doivent être fournis" pour que la gratuité rime avec la qualité de l'enseignement, ajoute ce père de six enfants. La gratuité suppose que les enseignants ne soient plus payés par les parents comme par le passé, mais uniquement par l'Etat. "Les parents sont très contents de la gratuité, nous mêmes enseignants nous voulons soutenir cette gratuité" à condition que le gouvernement tienne ses "promesses" relatives à la rémunération, réagit de son côté Jean-Claude Mulombe, directeur adjoint de l'Ecole primaire/A de la Gombe. Dans cette grande institution scolaire de la capitale, quelques enseignants dispensaient des leçons aux élèves, tandis que d'autres salles de classe étaient vides. Dans la province du Sud-Kivu, la Synergie intersyndicale des enseignants, qui menace d'aller en grève, exige un salaire mensuel d'au moins 400 dollars contre environ 180 actuellement. A Beni, dans la province voisine du Nord-Kivu, enseignants et élèves de l'Institut Bungulu étaient restés dehors, debout dans la cour, a constaté un correspondant de l'AFP. "On demande qu'on améliore notre condition de vie. Le salaire que le gouvernement nous propose ne nous permet pas de bien vivre", a indiqué aux médias Christophe Kanyambwe, secrétaire permanent du Syndicat des enseignants du Congo (Syeco) à Beni. A Lubumbashi, dans le Haut-Katanga (sud-est), les enseignants de certains établissements publics n'ont pas dispensé les cours, selon des témoignages d'élèves. Le ministère de l'Enseignement primaire, secondaire et technique a annoncé le lancement lundi à Mbuji-Mayi, au Kasaï (centre), d'une "campagne de signature de l'acte d'engagement au code de bonne conduite (CBC) du personnel enseignant de la RDC". Elle vise à faire "de l'école un lieu sûr, inclusif" et à obtenir "de l'enseignant un comportement respectueux des normes et de la personne humaine".
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