Plusieurs centaines de personnes, familles des victimes, autorités militaires, et soldats, se sont recueillies devant les cercueils alignés, recouverts du drapeau national, neuf jours après l'attaque du détachement de gendarmerie de Inata, dans la province du Soum. Le processus d'identification se poursuit pour les autres victimes, selon le gouvernement. Les victimes qui ont été décorées à titre posthume, ont ensuite été inhumées au cimetière municipal de Gounghin, après trois heures de retard suite à des tensions. "Nos enfants sont morts pour la patrie et voilà qu'on vient les enterrer sauvagement", a déclaré Adama Zerbo, proche d'une des victimes, déplorant le format des tombes "non conforme aux usages courants" pour les militaires. Selon un officier de la gendarmerie, "il n'y a aucune intention ou volonté de sabotage. Si c'était le cas, nous serions les premiers à ne pas accepter qu'on inhume de la sorte nos frères d'armes". "Aujourd'hui, on les (gendarmes) a décoré et on remet 200.000 FCFA (305 euros) aux familles. Ce n'est pas ce que nous demandons. Nous demandons d'enterrer dignement nos frères, nos fils, nos parents", a déclaré Gouba Yacouba, frère aîné d'une des victimes. "Les enfants se sacrifient pour la nation et derrière il n'y a aucun soutien, aucun accompagnement, ça fait mal. On souhaite que les autorités mettent tous les moyens possibles pour anéantir ce fléau du terrorisme", a plaidé de son côté Issa Santi, un autre proche de victimes. "En s'engageant dans l'armée, on savait que notre frère pouvait mourir au front. Ce n'est donc pas sa mort en elle-même qui fait mal. Ce sont les circonstances dans lesquelles lui et ses camarades sont morts qui font mal", a témoigné un autre parent de victimes, expliquant avoir perdu trois autres frères et cousins lors de précédentes attaques. Le 14 novembre au petit matin, une colonne de pickup et de motos comprenant "plus de 300 combattants" de groupes armés jihadistes, selon des sources militaires, ont attaqué le camp du détachement de gendarmerie d'Inata. Le dernier bilan officiel - toujours provisoire - faisait état lundi de 57 morts, dont 53 gendarmes, et 47 rescapés. Des opérations de recherches étaient toujours en cours pour retrouver d'éventuels survivants de l'attaque de ce camp qui comptait environ 150 éléments. Il s'agit de l'attaque la plus meurtrière contre les forces de défense et de sécurité depuis six ans que le Burkina Faso est confronté aux attaques jihadistes qui ont fait environ 2.000 morts et 1,4 million de déplacés. Les gendarmes attaqués attendaient la relève depuis plusieurs jours et avaient lancé un appel à l'aide, affirmant commencer à être à court de munitions et de vivres. Des manifestations d'habitants excédés par les attaques et l'impuissance de l'armée ont régulièrement lieu à travers tout le pays, en proie aux violences jihadistes depuis 2015.
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