Le ministère intérieur soudanais a annoncé lundi soir que la cargaison d'armes appartenait à un marchand d'armes enregistré et qu'elle était "légale". "Il n'y a aucune indication qu'elle soit illégale", a-t-il déclaré dans un communiqué, publié par l'agence de presse officielle SUNA. Dimanche, l'agence SUNA avait annoncé la saisie la veille par les autorités soudanaises d'une cargaison d'armes à l'aéroport de Khartoum. Elle provenait de l'Ethiopie voisine et était arrivée par un vol commercial d'Ethiopian Airlines, selon SUNA qui avait annoncé le début d'une enquête. Ces armes avaient été initialement envoyées en mai 2019 de Russie en Ethiopie où elles avaient été détenues par les autorités pendant deux ans, avait assuré l'agence, citant des responsables non identifiés. SUNA avait alors fait état de "soupçons portant sur l'utilisation de ces armes pour commettre des crimes contre l'Etat, pour entraver la transition démocratique (au Soudan) et empêcher la transition vers un pouvoir civil". Le Soudan connaît une transition politique difficile depuis l'éviction en avril 2019 du président islamiste Omar el-Béchir sous la pression de la rue. Mais Ethiopian Airlines, le plus gros transporteur d'Afrique, a déclaré lundi que la compagnie disposait de tous les documents prouvant la légalité de l'expédition, évoquant notamment une lettre du ministère soudanais des Affaires étrangères. "L'expédition d'armes d'Ethiopian Airlines au Soudan est un transport légal et commercial d'armes de chasse avec tous les documents en règle de l'expéditeur et du destinataire", écrit Ethiopian Airlines dans un communiqué. La compagnie a ajouté que ces armes ont été détenues par les autorités de sécurité à Addis Abeba pendant une longue période pour vérification, et que le destinataire de la cargaison avait poursuivi Ethiopian Airlines devant un tribunal soudanais pour soit les livrer, soit verser une indemnité de près de 250.000 dollars. Les relations entre Khartoum et Addis Abeba sont difficiles en raison du contentieux entourant une région frontalière fertile exploitée par des agriculteurs éthiopiens mais revendiquée par le Soudan et de la question du Grand barrage construit par Addis Abeba sur le Nil. En août dernier, le Soudan a annoncé le rappel de son ambassadeur en Ethiopie, après qu'Addis Abeba a rejeté une initiative soudanaise de médiation pour négocier un cessez-le-feu dans la région éthiopienne du Tigré, en proie à un conflit meurtrier. Le Nord de l'Ethiopie est le théâtre de violents combats depuis novembre, lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée au Tigré pour destituer les autorités régionales dissidentes, issues du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF). Cette intervention répondait, selon lui, à des attaques contre des camps militaires fédéraux orchestrées par le TPLF. Des dizaines de milliers de réfugiés fuyant la région du Tigré ont traversé la frontière avec le Soudan depuis le début du conflit.
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