C'est l'une des plus retentissantes affaires criminelles françaises, à l'origine de nombreux livres et d'un film, et une éternelle énigme pour les enquêteurs. Le 24 juin 1991, le corps d'une riche veuve de 65 ans, Ghislaine Marchal, avait été retrouvé dans la cave de son domicile de Mougins (sud-est de la France). Sur deux portes il était écrit: "Omar m'a tuer" (sic) et "Omar m'a t", en lettres de sang. Omar Raddad, jardinier de la victime, avait été accusé et condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque. Il avait bénéficié d'une grâce partielle du président de droite Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas. Jeudi, dès 13H00 GMT, la Cour de révision analysera à huis clos la demande de révision de M. Raddad. Ce premier examen n'est qu'une étape vers une éventuelle révision du procès, un événement rarissime en France. Omar Raddad, aujourd'hui âgé de 59 ans, sera présent au palais de justice de Paris mais ne fera pas de déclaration, a déclaré à l'AFP son avocate, Me Sylvie Noachovitch. La décision de la commission d'instruction, composée de cinq magistrats, sera ensuite mise en délibéré, selon une source judiciaire. La commission d'instruction peut soit rejeter la demande, soit ordonner un supplément d'information, soit transmettre à la Cour de révision, laquelle aura alors le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès. Cette demande de révision s'appuie sur le rapport en 2019 d'un expert ayant fait de nouvelles analyses de traces ADN découvertes en 2015 sur des scellés et qui n'appartiennent pas à Omar Raddad. Ces nouvelles empreintes génétiques correspondent à quatre hommes, deux empreintes parfaitement exploitables et deux autres partiellement, trouvées sur deux portes et un chevron de la cave dans laquelle le corps de la victime avait été découvert. Pour la défense d'Omar Raddad, dont une première demande de révision avait été rejetée en 2002, "ces nouveaux éléments représentent un véritable espoir". Me Noachovitch se dit "convaincue qu'ils sont un bouleversement du dossier et font de toute évidence naître un doute sur la culpabilité d'Omar Raddad".
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