Ouverte le 18 octobre par le parquet national antiterroriste et confiée à des juges du pôle "crimes contre l'humanité" du tribunal judiciaire de Paris, l'enquête vise Pierre Kayondo, également pour les infractions de "complicité de crime de génocide", "complicité de crimes contre l'humanité" et "entente en vue de la préparation de ces crimes", entre avril et juillet 1994. Elle fait suite à la plainte avec constitution de partie civile qu'avait déposée le 22 septembre le Collectif des parties civiles du Rwanda (CPCR), selon lequel Pierre Kayondo vivrait au Havre. Le président du CPCR, Alain Gauthier, avait alors affirmé que M. Kayondo était "actionnaire de la Radio Télévision des Mille Collines" et "considéré comme un +irréductible du MRND+ (Mouvement républicain national pour la démocratie et le développement), très lié au mouvement des Interahamwe", milices hutu principaux bras armés du génocide. Dans sa plainte, le CPCR assure que Pierre Kayondo, "ancien préfet de Kibuye et ancien député" dans la préfecture de Gitarama, "a activement participé à l'organisation des exterminations à Ruhango et à Tambwe dans la préfecture de Gitarama, en permettant la constitution de groupe de miliciens interahamwe, en fournissant des armes et en participant à des réunions". Pour M. Gauthier, Pierre Kayondo "était un proche de personnalités condamnées pour génocide", dont le colonel Aloys Simba et Ephrem Nkezabera, surnommé le "banquier du génocide". Le CPCR, une association qui traque depuis plus de vingt ans les génocidaires présumés en France au nom des victimes et des rescapés, s'appuie sur plusieurs témoignages qui, selon lui, "établissent le rôle actif de M. Kayondo dans les tueries qui se sont déroulées à compter du 20 avril dans la région de Gitarama". Le génocide contre la minorité tutsi, orchestré par le régime extrémiste hutu au pouvoir, a fait entre avril et juillet 1994 plus de 800.000 morts. A ce jour, deux procès liés au génocide au Rwanda ont débouché en France sur les condamnations définitives de trois hommes. Deux autres hommes doivent bientôt être jugés.
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