Selon le média en ligne d'investigation Disclose, citant des "documents confidentiel défense", la France fournit des renseignements aux autorités égyptiennes qui sont utilisés par Le Caire pour cibler des trafiquants à la frontière égypto-libyenne, et non des jihadistes comme prévu. "Soyons clairs: les problématiques domestiques sans rapport avec la lutte contre le terrorisme n'entrent aucunement dans le champ de cette mission de renseignement", a répondu Gabriel Attal interrogé par la presse à l'issue du Conseil des ministres. Il a confirmé qu'une "enquête interne approfondie" avait été ouverte à la suite des révélations de Disclose, en précisant qu'elle comportait deux volets. Il a insisté sur le premier volet qui vise "la détention et la diffusion de documents classifiés qui constituent une violation flagrante du secret de la défense nationale et qui met en péril la poursuite de nos opérations de renseignement", pour laquelle la justice va, selon lui, être "saisie sans délai". Sur les révélations elles-mêmes, un deuxième volet de l'enquête "devra vérifier que les règles qui avaient été fixées pour cette coopération en matière de renseignement et les mesures qui avaient été prises pour qu'elles soient appliquées ont effectivement été mises en oeuvres", a-t-il ajouté. "Comme beaucoup d'autres pays, nous entretenons des relations dans le domaine du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, c'est une position assumée", a expliqué le porte-parole, soulignant que "l'implantation de groupes terroristes en Libye, pays voisin de l'Égypte, a été une source majeure de préoccupation" et a conduit la France "à renforcer ce partenariat en matière de renseignement". Selon Disclose, la mission de renseignement française "Sirli", débutée en février 2016 au profit de l'Egypte au nom de la lutte antiterroriste, a été détournée par l'Etat égyptien qui se sert des informations collectées pour effectuer des frappes aériennes sur des véhicules de contrebandiers présumés. Selon les documents obtenus par le média en ligne, "les forces françaises auraient été impliquées dans au moins 19 bombardements contre des civils, entre 2016 et 2018". Le média cite des notes transmise en 2017 par la Direction du renseignement militaire (DRM) et l'armée de l'air qui s'inquiètent des dérives de l'opération de renseignement dont se serviraient les Egyptiens pour cibler des civils soupçonnés de contrebande. Malgré la volonté affichée de Paris de recentrer ses exportations d'armements vers l'Europe, l'Egypte fait partie des principaux destinataires d'équipements militaires français.
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