Depuis samedi, une interruption "soudaine et injustifiée de la fourniture d'internet sur l'ensemble du territoire national" est en cours, ont relevé les organisations professionnelles de la presse dans un communiqué. Dans un premier temps, aucune explication officielle n'a été donnée sur les raisons de cette coupure. Il a fallu attendre lundi pour que le ministère de la Communication invoque sans plus de précisions des raisons de "sécurité" pour justifier cette "suspension de l'internet mobile pour une durée de 96 heures". Les organisations de la presse "s'insurgent contre cette violation flagrante et inopportune du droit du public à l'information et une atteinte grave à la liberté d'expression et de la presse". Eddie Komboïgo, chef de file de l'opposition, a de son côté dénoncé une "mesure arbitraire, abusive et injuste qui intervient dans un contexte marqué par les réactions légitimes des citoyens face aux mauvaises réponses apportées au plan sécuritaire, ainsi qu'à une grave crise de gouvernance". Ce "musèlement de la liberté d'expression est inacceptable", a-t-il ajouté. Bassolma Baziè, porte-parole du Collectif des syndicats du Burkina Faso, a également estimé que, "incapable d'apporter une réponse adéquate à l'aggravation de la crise sécuritaire, le gouvernement de Roch Marc Christian Kaboré (chef de l'Etat) s'est plutôt attelé à une restriction des libertés démocratiques et syndicales". Il a affirmé que "cette restriction des libertés individuelles et collectives a atteint un point culminant ces derniers jours", citant - outre la coupure de l'internet mobile - "les interdictions de manifestations, et l'arrestation" de leaders syndicaux et de la société civile. Toutes ces organisations ont exigé le rétablissement immédiat de l'internet mobile, tandis que la connexion via la fibre otique était toujours possible, mais pour très peu d'usagers.
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