En 2017, ce pays d'Afrique de l'Est avait commencé à expulser des filles enceintes des écoles étatiques et à leur interdire de retourner en cours après avoir mis au monde leur enfant, une décision critiquée par des militants des droits qui avaient appelé à l'abrogation de la loi. Après le décès de Magufuli cette année, Samia Suluhu Hassan qui lui a succédé à la tête de l'Etat a cherché à rompre avec certaines des politiques menées par l'autocrate. La ministre de l'Education Joyce Ndalichako a déclaré mercredi que "les écolières enceintes seront autorisées à poursuivre leurs études après l'accouchement". "Je publierai une circulaire plus tard dans la journée. Il n'y a pas de temps à perdre", a-t-elle déclaré lors d'une cérémonie dans la capitale Dodoma. Magufuli avait juré qu'aucune étudiante qui tomberait enceinte ne terminerait ses études sous son mandat, affirmant qu'il était immoral que des jeunes filles soient sexuellement actives. "Je donne de l'argent pour qu'une étudiante étudie gratuitement. Et puis, elle tombe enceinte, accouche et après ça, retourne à l'école. Non, pas sous mon mandat", avait-il déclaré en 2017. Cette décision avait été largement critiquée par des groupes de défense des droits humains et par des donateurs internationaux, qui ont coupé leur financement au pays en réponse aux politiques de Magufuli. A cette période, Human Rights Watch avait publié un rapport dans lequel l'ONG déclarait que des responsables d'écoles en Tanzanie effectuaient des tests de grossesse en vue d'expulser des étudiantes enceintes. La Banque mondiale a gelé un prêt de 300 millions de dollars (265 millions d'euros) pour l'éducation des filles pour protester contre cette interdiction. Président à partir de 2015, surnommé le "Bulldozzer" pour son leadership à poigne, John Magufuli, 61 ans, est officiellement mort le 18 mars de problèmes cardiaques. Mais son principal opposant affirme que le dirigeant, qui n'a cessé de minimiser l'impact du coronavirus et refusé de prendre des mesures pour endiguer la pandémie, est mort du Covid-19. En succédant à John Magufuli, la nouvelle présidente a largement révisé la politique du défunt président, s'engageant à défendre la démocratie et les libertés fondamentales, et à autoriser de nouveau les médias interdits. Mais l'arrestation fin juillet du leader du principal parti d'opposition Freeman Mbowe, dénoncée par des associations de défense des droits et des pays occidentaux, a nuancé cette rupture. M. Mbowe est actuellement en procès pour "terrorisme".
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.