"M. Rodrigues est mort tôt ce matin", a déclaré mardi Me Ben Minnaar. "Nous attendons les directives de la Cour constitutionnelle" sur les suites qui seront données par la justice, a ajouté l'avocat. Cinquante ans après les faits, la Cour constitutionnelle devait se prononcer le 30 septembre sur la tenue d'un procès, contesté depuis des années par M. Rodrigues. En octobre 1971, Ahmed Timol, 29 ans, est arrêté à Johannesburg. Il meurt cinq jours plus tard, après une chute du 10e étage du quartier général de la police à Johannesburg. Les autorités affirment à l'époque que le militant s'est suicidé. Une enquête officielle menée l'année suivante aboutit à la même conclusion. Mais près d'un demi-siècle plus tard, après une bataille acharnée de la famille du militant anti-apartheid, la justice a rejeté officiellement la thèse du suicide et ouvert la voie à un procès de Joao Rodrigues. Mais celui-ci avait fait appel devant la Cour constitutionnelle. "Sa version selon laquelle personne n'a touché mon oncle et qu'il s'est donné la mort en sautant dans le vide n'est tout simplement pas vraie", martèle le neveu de Ahmed Timol, Imtiaz Cajee, contacté par l'AFP. La possibilité que l'ancien policier, mort octogénaire, soit finalement jugé, représentait un espoir pour les familles de victimes de poursuivre d'autres meurtriers au sein des services de sécurité de l'apartheid, qui n'ont pas été traduits en justice depuis l'accession du pays à la démocratie en 1994. Finalement, M. Rodrigues "ira dans la tombe sans avoir été reconnu responsable dans le meurtre de mon oncle", regrette M. Cajee. Joao Rodrigues a toujours nié avoir été impliqué dans le meurtre d'Ahmed Timol. Il avait toutefois admis avoir participé à dissimuler le crime.
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