Soudan: l'ambassadeur éthiopien convoqué après la découverte de dizaines de corps

Infos. Les autorités soudanaises ont convoqué l'ambassadeur éthiopien après la découverte de dizaines de cadavres -- selon Khartoum, de Tigréens -- dans une rivière frontalière de l'Ethiopie, a rapporté mercredi l'agence officielle SUNA.

Soudan: l'ambassadeur éthiopien convoqué après la découverte de dizaines de corps

Depuis fin juillet, des dizaines de corps ont été retrouvés flottant dans ce cours d'eau -- connu au Soudan sous le nom de Setit et en Ethiopie comme Tekeze --, d'après des habitants de Wad al-Hiliou, dans l'Etat de Kassala, dans l'est du Soudan. Cette rivière coule dans le Tigré, région du nord de l'Ethiopie en proie depuis dix mois à un conflit entre l'armée fédérale et les forces du Front de libération du Peuple du Tigré (TPLF). Le 30 août, "le ministère soudanais des Affaires étrangères a informé l'ambassadeur éthiopien (Yibeltal Aemero) que ces corps étaient ceux de ressortissants éthiopiens de l'ethnie Tigré, dont les identités ont été confirmées par des habitants de Wad al-Hiliou", a rapporté SUNA. Au total, Khartoum a découvert 29 corps dans la rivière entre le 26 juillet et le 8 août, toujours selon l'agence. Début août, des habitants de Wad al-Hiliou ayant aidé à repêcher les dépouilles tuméfiées avaient affirmé à l'AFP qu'elles portaient des impacts de balles et de profondes coupures, tandis que certaines avaient des membres sectionnés et d'autres les mains liées dans le dos. Les habitants ont ajouté que certains cadavres portaient des tatouages en tigrinya, la langue tigréenne. Les forces de TPLF au Tigré sont accusées par le Premier ministre éthiopien, Abiy Ahmed, d'avoir attaqué des camps militaires fédéraux et des troupes ont été envoyées le 4 novembre 2020 pour destituer les autorités régionales dissidentes. Selon l'ONU, le conflit a fait des milliers de morts et au moins 400.000 personnes vivent dans des conditions proches de la famine au Tigré. Fuyant les combats, des dizaines de milliers d'Ethiopiens se sont par ailleurs réfugiés au Soudan ces derniers mois. Nombre d'entre eux soupçonnent les forces progouvernementales éthiopiennes de commettre des exécutions massives au Tigré, notamment à Humera, traversée par la rivière Setit/Tekeze. Le gouvernement éthiopien a dénoncé des accusations "fabriquées de toutes pièces". Les relations entre Khartoum et Addis Abeba sont difficiles en raison du contentieux entourant une région frontalière fertile exploitée par des agriculteurs éthiopiens mais revendiquée par le Soudan, et de la question du Grand barrage construit par Addis Abeba sur le Nil.

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