En plein effondrement économique, le Liban connaît de graves pénuries de carburant et des coupures d'électricité qui paralysent les services et les activités des hôpitaux, restaurants, magasins et industries. Il s'agit de l'une des pires crises économiques de l'histoire depuis 1850, selon la Banque mondiale. Présent à la réunion mercredi à Amman, le ministre libanais de l'Energie Raymond Ghajar a estimé que son pays avait "besoin aujourd'hui de 600 millions de mètres cubes de gaz pour fournir 450 mégawatt d'électricité". Son homologue syrien Bassam Tohmé a assuré que "la ligne de gaz arabe" reliant la Syrie à la Jordanie était "prête (...) malgré le fait qu'elle ait été prise pour cible" par des rebelles opposés au pouvoir de Damas. La "ligne de gaz arabe" -- un gazoduc -- ainsi que la ligne électrique reliant l'Egypte, la Jordanie et la Syrie ont été sérieusement endommagées par le conflit syrien déclenché en 2011. En août 2020, une explosion, qualifiée d'"acte terroriste" par Damas, avait visé le gazoduc. La réunion de mercredi avait "pour but de mettre en place un plan de travail" et "d'évaluer l'état des infrastructures pour l'acheminement du gaz égyptien vers le Liban, après une coupure de 10 ans", a indiqué la ministre jordanienne de l'Energie Hala Zawati. Les infrastructures "sont quasiment prêtes, mais il y a des réparations" à prévoir, a-t-elle assuré, ajoutant par ailleurs que "la réhabilitation des lignes électriques endommagées (en Syrie) nécessiter(ait) plusieurs mois". Le ministre égyptien du Pétrole et des Ressources minières, Tarek El-Molla, a lui aussi affirmé que son pays s'engageait à "être prêt pour le transfert du gaz (vers le Liban) (...) le plus tôt possible". La réunion mercredi intervient à la suite d'un feu vert exceptionnel accordé par les Etats-Unis pour permettre aux pays arabes de contourner les sanctions américaines visant le pouvoir syrien et acheminer -- via la Syrie et ses infrastructures -- du gaz égyptien mais aussi de l'électricité venue de Jordanie. Le Liban "travaille avec la Banque mondiale pour assurer les ressources financières nécessaires pour couvrir les frais des importations énergétiques de l'Egypte", a précisé M. Ghajar.
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