"Nous sommes vraiment préoccupés au sujet de demain", a dit un haut responsable américain à des journalistes. "Ce sera un vrai test sur les intentions des militaires", a-t-il ajouté. "Les Soudanais se préparent à prendre la rue demain pour protester contre la prise du pouvoir par les militaires, et nous appelons les forces de sécurité à s'abstenir de toute violence contre les manifestants et à respecter pleinement le droit de leurs concitoyens à manifester pacifiquement", a encore insisté ce responsable de la diplomatie américaine. Selon lui, "20 à 30 personnes" ont été tuées par la répression de l'armée depuis le coup d'Etat de lundi qui a renversé le gouvernement dirigé par les civils. Des médecins ont fait état d'un bilan d'au moins huit manifestants tués et plus de 170 blessés par les forces de sécurité, tout en estimant qu'il pourrait être plus lourd. Les autorités ont beau couper Internet, les manifestants s'organisent pour se retrouver à Khartoum et dans d'autres villes. Même si syndicats et autres associations ont été dissous, ceux-ci continuent de mobiliser pour la "désobéissance civile" et la "grève générale" qui ont transformé Khartoum en ville morte depuis cinq jours. Samedi, les opposants au putsch promettent "un million" de Soudanais dans les rues, malgré la coupure d'internet qui perturbe l'organisation. - "Pas suffisant" - "Que va faire l'armée en réponse à cela, va-t-elle tenter d'empêcher la manifestation, réprimer avant même qu'elle ait lieu? Fermer des routes, des ponts, etc.? Si les manifestants vont de l'avant malgré tout, l'armée va-t-elle empêcher les manifestations pacifiques de se tenir?", a demandé le responsable américain. "Demain va être un vrai test", a-t-il réaffirmé. Ce responsable a de nouveau appelé, au nom des Etats-Unis, le général Abdel Fattah al-Burhane à "rétablir le gouvernement" renversé et à "libérer tous les civils arrêtés". Interrogé sur le rôle de l'Egypte, des Emirats arabes unis et de l'Arabie saoudite, le diplomate a assuré que ces trois pays étaient "tous très inquiets au sujet de la stabilité du Soudan". "Or, nous ne pensons tout simplement pas qu'une poursuite du pouvoir militaire instauré par le général Burhane garantira la stabilité du Soudan", a-t-il plaidé. Il a estimé que certains de ces pays, notamment les Emirats, avaient "joué un rôle" dans le retour chez lui du Premier ministre Abdallah Hamdok, mais il les a appelés à faire davantage pression sur les militaires soudanais. "Ce n'est pas suffisant", Abdallah Hamdok est "en résidence surveillée", "il n'est pas libre de reprendre ses activités", a-t-il souligné. "Nous nous continuons à dialoguer avec eux sur le fait que cela ne suffit pas", a-t-il insisté. "Nous pensons que l'addition de la pression internationale, des questions financières et de la réaction des Soudanais va convaincre ces pays que vous avez cités ainsi que d'autres que nous ne pouvons vraiment pas laisser cette situation s'éterniser."
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