Le jardinier de la victime, Omar Raddad, qui a bénéficié d'une grâce partielle, est arrivé peu après 13h30 au palais de justice de Paris, a constaté l'AFP. Ni le requérant, ni son avocate Sylvie Noachovitch n'ont fait de déclaration avant le début de l'audience, prévue à 13H00 GMT, devant la commission d'instruction de la Cour de révision. C'est l'une des plus retentissantes affaires criminelles françaises, à l'origine de nombreux livres et d'un film, et une éternelle énigme. Le 24 juin 1991, le corps d'une riche veuve de 65 ans, Ghislaine Marchal, avait été retrouvé dans la cave de son domicile de Mougins (sud-est de la France). Sur deux portes il était écrit: "Omar m'a tuer" (sic) et "Omar m'a t", en lettres de sang. La demande de révision s'appuie sur le rapport en 2019 d'un expert ayant fait de nouvelles analyses de traces ADN découvertes en 2015 sur des scellés et qui n'appartiennent pas à Omar Raddad. Ces nouvelles empreintes génétiques correspondent à quatre hommes - deux sont parfaitement exploitables, deux autres partiellement - et ont été retrouvées sur deux portes et un chevron de la cave dans laquelle le corps de Ghislaine Marchal, 65 ans, avait été découvert le 24 juin 1991. Sur ces deux portes avait été écrit avec du sang "Omar m'a tuer" (sic) et "Omar m'a t". Pour la défense d'Omar Raddad, dont une première demande de révision avait été rejetée en 2002, "ces nouveaux éléments représentent un véritable espoir". Me Noachovitch se dit "convaincue qu'ils sont un bouleversement du dossier et font de toute évidence naître un doute sur la culpabilité d'Omar Raddad". La commission d'instruction ne rendra pas sa décision avant plusieurs semaines. Elle peut soit rejeter la demande, soit ordonner un supplément d'information, soit la transmettre à la Cour de révision, laquelle aura alors le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès, un événement rarissime en France. Condamné en 1994 à dix-huit ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.
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