Les Marocains votent, accusations d'irrégularités

Infos. Les Marocains votent mercredi lors d'élections générales censées déterminer l'avenir du parti islamiste PJD, à la tête du gouvernement depuis une décennie et qui a dénoncé de "graves irrégularités" lors du scrutin.

Les Marocains votent, accusations d'irrégularités
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Rabat (AFP)

"Nous suivons avec une vive inquiétude le déroulement des élections au niveau national.Nous avons relevé plusieurs irrégularités", a déploré le Parti de la justice et du développement (PJD) dans un communiqué publié en fin d'après-midi.

Ce parti islamiste modéré a dénoncé "la distribution obscène d'argent" à proximité de bureaux de vote ainsi que des "confusions" sur certaines listes électorales, des citoyens n'y trouvant pas leur nom.

Le PJD a exhorté les autorités à intervenir "sévèrement et rapidement" pour "ne pas entacher la transparence des élections".

La fin de la courte campagne électorale, marquée par l'absence de grands meetings politiques pour cause de Covid-19, avait déjà été empoisonnée par des accusations d'achat de voix.

Alors que le vote est prévu jusqu'à 19H00 (18H00 GMT), le taux de participation atteignait 36% au niveau national à 17H00, selon le ministère de l'Intérieur.

C'est la première fois que les 18 millions d'électeurs choisissent leurs 395 députés le même jour que leurs représentants communaux et régionaux.Ce qui pourrait réduire l'abstention.

Pour le quotidien L'Economiste, la participation est le "véritable enjeu des scrutins" de mercredi.Elle avait plafonné à 43% lors des précédentes législatives.

- "Zizanie" -

"Aujourd'hui est un jour important au Maroc.Je vote car c'est mon devoir", a dit à l'AFP un électeur dans un bureau de vote de Casablanca, la capitale économique. 

Le chef du gouvernement sera issu du parti arrivé en tête du scrutin législatif.Il est nommé par le roi Mohammed VI et chargé de former son exécutif pour un mandat de cinq ans.

Dans ce royaume de 36 millions d'habitants, les décisions et les grandes orientations des secteurs stratégiques restent l'apanage du monarque.

Longtemps cantonné dans l'opposition, le PJD espère briguer un troisième mandat consécutif à la tête du gouvernement.

Il avait remporté un succès électoral historique après les protestations du "Mouvement du 20 février" -- version marocaine du Printemps arabe de 2011 -- qui réclamait la fin de "la corruption et du despotisme".

Une vive polémique l'a opposé ces derniers jours à son rival libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), deux des favoris des législatives, avec le Parti Authenticité et Modernité (PAM, libéral) et le Parti de l'Istiqlal (centre-droit) qui sont dans l'opposition.

L'ancien chef du gouvernement et ex-secrétaire général du PJD Abdelilah Benkirane a jugé que "la présidence du gouvernement a besoin d'une personnalité politique intègre", en ciblant Aziz Akhannouch, patron du RNI et riche homme d'affaires, dans une vidéo sur Facebook. 

Ministre de l'Agriculture depuis 2007, M. Akhannouch a rétorqué que les critiques des islamistes étaient "un aveu d'échec" et "ne visaient qu'à semer la zizanie".

Le ministre, à la tête d'une des plus grosses fortunes du pays et décrit comme un proche du Palais royal, a joué un rôle clé dans le précédent gouvernement, contrôlant des portefeuilles importants comme l'Economie et les Finances ou l'Industrie.

- Tâche compliquée -

C'est la première fois depuis la tenue des premières élections au Maroc en 1960 que la répartition des sièges à la Chambre des représentants sera calculée sur la base du nombre d'électeurs inscrits et non des votants.

Ce nouveau mode de calcul devrait handicaper les grands partis, au profit des petites formations.Seul le PJD s'y est opposé, s'estimant "lésé".

Car s'il réalise le même score qu'en 2016, le PJD n'obtiendra cette fois, selon les estimations, que 80 à 85 sièges, contre 125 à l'époque.Ce qui compliquerait sa tâche de constituer une nouvelle coalition gouvernementale en cas de victoire.

La compétition électorale est caractérisée par l'absence de polarisation bien définie sur les choix politiques.

"On attend que les nouveaux élus travaillent en priorité sur les dossiers de l'éducation et la santé", a expliqué à l'AFP un fonctionnaire, après avoir voté à Tanger. 

Après le scrutin, l'ensemble des partis politiques est censé adopter "un pacte" découlant d'un "nouveau modèle de développement", qui préfigure une "nouvelle génération de réformes et de projets", comme l'a promis récemment Mohammed VI.

isb-hr-ko-agr/fka/vl

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