"Je ne m'excuserai jamais d'avoir qualifié de héros les Sud-Africains ordinaires qui se sont levés pour défendre la loi et l'ordre", a déclaré mercredi à la presse le chef de l'Alliance démocratique (DA), John Steenhuisen, lors d'un déplacement de campagne à Midrand, près de Johannesburg. Le 1er novembre, le pays élira les conseillers de plus de 250 municipalités. "L'ANC vous appelle racistes", "Le DA vous appelle héros", clament depuis lundi des affiches de campagne du DA placardées dans la ville du Kwazulu-Natal située à 25 km de Durban. Ces deux phrases ont provoqué l'indignation ces derniers jours dans le pays et sur les réseaux sociaux. En juillet, le pays a été en proie à une vague sans précédent de violences et de pillages qui ont fait plus de 350 morts. A l'origine déclenchée par l'incarcération de l'ex-président Jacob Zuma, l'actuel chef d'Etat Cyril Ramaphosa avait dénoncé une tentative orchestrée pour déstabiliser le pays. La police avait été rapidement dépassée et à Phoenix, la population majoritairement d'origine indienne avait pris les armes pour défendre sa ville et ses commerces. Trente-six personnes, noires pour la plupart, ont été tuées, attisant les tensions raciales dans un pays où la question est encore à fleur de peau près de 30 ans après l'apartheid. Ceux qui ont pris les armes "sont des héros, qu'ils soient noirs, blancs, indiens", a poursuivi M. Steenhuisen, rejetant toute accusation de racisme. "Ils sont des héros parce qu'ils se sont levés lorsque le gouvernement s'est retiré". Le parti, qui tient des villes stratégiques comme Pretoria et Le Cap, n'a toutefois jamais percé aux scrutins nationaux, souffrant d'être perçu comme un parti de Blancs. Selon l'ANC, parti historique au pouvoir en perte de popularité dans les urnes, les affiches de l'Alliance démocratique sont "honteuses et fascistes". "Le DA encourage et soutient les meurtres odieux commis par quelques racistes à Phoenix", a fustigé dans un communiqué la branche de l'ANC dans le Kwazulu-Natal. Le parti d'opposition a de son côté réitéré son intention de mettre les affiches controversées dans toute la ville, précisant qu'une centaine de lots sont encore disponibles.
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