Darfour: 43 morts dans des affrontements pour des chameaux volés

Infos. Au moins 43 personnes ont été tuées et 46 villages incendiés et pillés au Darfour, dans l'ouest du Soudan, rapporte jeudi l'ONU, dans des violences causées par des éleveurs s'accusant de vol de chameaux selon des responsables.

Darfour: 43 morts dans des affrontements pour des chameaux volés

Ces affrontements qui ont duré plusieurs jours ont éclaté le 17 novembre mais leur écho ne parvient qu'aujourd'hui jusqu'à Khartoum, à plus d'un millier de kilomètres de là, dans un pays privé d'internet durant près d'un mois, sur fond de coup d'Etat militaire et de manifestations réprimées dans le sang. Les affrontements ont opposé des membres de plusieurs tribus arabes dans la région montagneuse du Jebel Moun dans l'Etat du Darfour-Ouest, a expliqué à l'AFP Omar Abdelkarim, responsable local de l'aide humanitaire. Ils ont fait fuir des habitants au Tchad voisin, a-t-il ajouté. Le gouverneur du Darfour-Ouest, Khamis Abdallah, a de son côté affirmé à l'AFP que les heurts avaient débuté après "un différend sur le vol de chameaux". "Au moins 43 personnes ont été tuées, 46 villages incendiés et pillés et environ 4.300 personnes ont dû fuir leur maison", rapporte l'Ocha, le bureau de l'ONU pour les affaires humanitaires. Il ajoute que des habitants sont toujours portés disparus, dont des enfants, tandis que des champs et des récoltes ont été saccagés dans une région où l'accès des humanitaires est déjà "restreint" alors que les habitants ont besoin "de nourriture, d'abris et d'accès à l'eau et à des services de santé". Le gouverneur Abdallah a ajouté que "des renforts militaires" avaient été dépêchés sur place et que la situation était désormais "stabilisée". Le Darfour, vaste région régulièrement secouée par des heurts, notamment provoqués par des disputes territoriales ou les difficultés d'accès à l'eau, a connu une longue guerre qui a fait depuis 2003 au moins 300.000 morts et 2,5 millions de déplacés selon l'ONU. Pour ces exactions, la Cour pénale internationale (CPI) exige de juger le dictateur chassé en 2019 Omar el-Béchir pour "génocide" et crimes contre l'humanité. Les miliciens arabes Janjawid, envoyés par le pouvoir de Béchir contre les différents groupes ethniques du Darfour, sont également accusés de "nettoyage ethnique" et de viols. Depuis, des milliers d'entre eux ont été intégrés aux Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohammed Hamdane Daglo, désormais numéro deux de la plus haute autorité de la transition au Soudan. En outre, plusieurs ex-chefs rebelles du Darfour ont intégré le nouveau pouvoir post-Béchir après avoir signé la paix avec Khartoum en octobre 2020. Malgré cela, en 2021, alors que militaires et civils de la mission de paix conjointe de l'ONU et de l'Union Africaine (Minuad) se retiraient, des affrontements tribaux et des attaques de milices ont de nouveau fait des centaines de morts, essentiellement au Darfour-Ouest.

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