C'est l'une des plus retentissantes affaires criminelles françaises, à l'origine de nombreux livres et d'un film, et une éternelle énigme. Le 24 juin 1991, le corps d'une riche veuve de 65 ans, Ghislaine Marchal, avait été retrouvé dans la cave de son domicile de Mougins (sud-est de la France). Sur deux portes il était écrit: "Omar m'a tuer" (sic) et "Omar m'a t", en lettres de sang. "Nous avons été entendus avec Omar Raddad par la commission d'instruction de la Cour de révision et nous attendons sereinement la décision qui sera rendue le 16 décembre prochain", a déclaré l'avocate du jardinier marocain, Me Sylvie Noachovitch, à l'issue d'une audience à huis clos. Elle n'a pas voulu préciser la position de l'avocat général sur la demande, mais redit qu'elle attendait "sereinement" la décision. Se tenant au côté de son avocate, Omar Raddad n'a pas souhaité faire de déclaration. Sa première requête en révision avait été rejetée en 2002. La demande de révision s'appuie sur le rapport en 2019 d'un expert ayant fait de nouvelles analyses de traces ADN découvertes en 2015 sur des scellés et qui n'appartiennent pas à Omar Raddad. Dans ce rapport, l'expert avait relevé 35 traces de cet ADN dans l'inscription "Omar m'a t" et concluait en faveur de l'hypothèse d'un dépôt de ces empreintes au moment des faits, et non d'une "pollution" ultérieure, notamment par les enquêteurs. "L'un des ADN s'est retrouvé mélangé au sang de la victime sur les écritures en lettres de sang. Dans ces conditions, on ne peut plus parler d'ADN de pollution", a exposé Me Sylvie Noachovitch. Ces nouvelles empreintes génétiques correspondent à quatre hommes - deux sont parfaitement exploitables, deux autres partiellement - et ont été retrouvées sur deux portes et un chevron de la cave dans laquelle le corps de Ghislaine Marchal, 65 ans, avait été découvert le 24 juin 1991. Sur ces deux portes avait été écrit avec du sang "Omar m'a tuer" (sic) et "Omar m'a t". La commission d'instruction a désormais le choix: rejeter la demande, ordonner un supplément d'information, ou transmettre à la Cour de révision, laquelle aura alors le dernier mot sur l'organisation d'un nouveau procès - un événement rarissime en France -. Condamné en 1994 à dix-huit ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l'époque, Omar Raddad avait bénéficié d'une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d'une libération conditionnelle en 1998. Cette grâce ne vaut pas annulation de la condamnation et ne l'innocente pas.
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