Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST, Kivu security tracker) a enregistré dans ces régions, en proie aux violences de groupes armés depuis plus d'un quart de siècle, 198 meurtres en septembre, en hausse de 19% sur un mois. "L'Ituri a été la province la plus touchée par ces violences", précise le KST, initiative conjointe du Groupe d'étude sur le Congo (GEC), rattaché à l'Université de New York, et de l'ONG américaine Human Rigths Watch. Sur le territoire d'Irumu, "le nombre de civils tués a atteint un record depuis avril", avec notamment un massacre de 30 personnes perpétré le 3 septembre par les Forces démocratiques alliées (ADF). Les ADF, à l'origine des rebelles ougandais majoritairement musulmans, désormais présentés par le groupe Etat islamique (EI) comme sa branche en Afrique centrale, sont devenus le plus meurtrier des groupes armés sévissant dans l'est de la RDC. Dans la province voisine du Nord-Kivu, "la relative accalmie des mois précédents, permise par une stratégie diplomatique des autorités militaires, semble s'essouffler: le nombre de redditions est en baisse et les violences sont reparties à la hausse", constate encore le KST. Plus au sud, au Sud-Kivu, province non soumise à l'état de siège, les Forces armées de RDC ont poursuivi "leur traque des groupes armés avec un certain succès", estime-t-il. Cependant, "des appels à la haine ont encore été lancés contre" les Banyamulenge, Tutsi congolais aux lointaines origines rwandaises. Faisant le bilan du 3e trimestre, le KST considère que "la comparaison avec le trimestre précédent ne permet pas de conclure à une efficacité de l'état de siège instauré en Ituri et dans le Nord-Kivu". "Le nombre de civils tués y est resté remarquablement stable (546 au 3e trimestre, contre 566 au 2e), de même que le nombre d'enlèvements (280 contre 273)". Par ailleurs, Radio France Internationale a révélé ce week-end le contenu d'un rapport d'une commission parlementaire congolaise présenté fin septembre aux députés, épinglant dérapages, violations des droits de l'homme et faits de corruption de magistrats militaires dans le cadre de l'état de siège. "En plus de problèmes financiers et logistiques, doublés d'insuffisances des troupes sur le terrain, le rapport fait état de 156 cas d'extorsions, plusieurs cas de viols et des arrestations arbitraires", précise RFI. Dans les deux provinces placées début mai sous état de siège, les autorités civiles ont été remplacées par des officiers militaires et policiers.
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