Une habitante d'Abidjan raconte son quotidien dans une ville en guerre

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Plus d'eau et plus d'électricité dans certains endroits. Depuis le début des troubles qui secouent actuellement la Côte d'Ivoire, la population doit faire face à un quotidien de plus en plus difficile. Entre les tirs et l'inflation, Karen*, une habitante d'Abidjan, nous raconte sa vie au c�?ur du conflit.Quel climat règne t-il à Abidjan ? Les gens ont-ils peur ?L'ambiance à Abidjan est fébrile. On n'est pas sortis depuis 3 jours. Tant que ce ne sera pas terminé, on ne sera pas rassurés. Ma mère, qui est âgée, ne veut plus quitter la maison. Elle ne dort plus tellement elle a peur. La ville est bloquée par les forces pro Ouattara. Personne ne sort ou n'entre. Et les tirs continuent.Personnellement, que craignez-vous le plus le plus ?Je crains que les jeunes casseurs s'en prennent à la population. Ils profitent de la situation en attaquant les commerces et en brisant les vitrines. Deux délinquants ont déjà été tués par les forces de Ouattara. De plus, des prisonniers se sont évadés hier de la maison d'arrêt et de correction d'Abidjan, se joignant aux casseurs. C'est « quartier libre » pour eux alors ils en profitent. Comment vous tenez-vous au courant de la situation dans le pays ? J'appelle des proches qui vivent dans d'autres quartiers ou je contacte des amis journalistes. Je vais sur internet, je regarde Africa 24, car la RTI n'émet plus depuis qu'elle a été investie par les forces de Ouattara.Connaissez-vous de gros problèmes d'approvisionnement en eau et nourriture ? Comment vous débrouillez vous ? Nous avons de la chance ici, on a toujours de l'eau ainsi que de l'électricité. Ce n'est pas le cas dans tous les quartiers notamment dans celui d'Abobo. Quant à la nourriture nous vivons sur nos réserves, car on n'ose pas sortir pour aller au marché. Il y a des tirs constamment et une balle perdue est vite arrivée. Et les rares personnes qu'y risquent nous disent que les prix ont triplé. Mais, le vrai problème, c'est l'approvisionnement en gaz, les entreprises ne livrent plus car ils ne veulent pas mettre en danger la vie de leurs chauffeurs, ce qui est normal.Les violences ont poussé plusieurs familles à quitter leur région, envisagez-vous cette solution ?Non. J'attends de voir comment la situation évolue. De plus, je n'ai pas envie de laisser ma maison sans surveillance à cause des pillards. Et comment faire ? Les entrées et les sorties de la villes sont fermées ! Continuez-vous à travailler ? Les banques étant fermées, il n'y a plus d'argent et les sociétés ne peuvent plus payer leurs salariés et les mettent au chômage technique. C'est ce qui est arrivé dans mon cas, je suis au chômage technique. Je travaille comme commerciale en temps normal, là je passe mes journées chez moi à me tourner les pouces, en priant que la situation se décante. *le prénom a été modifiéPropos recueillis par Wendy Bracat.

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