Les rebelles du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) ont affirmé dimanche s'être emparés de Kombolcha, après avoir revendiqué la veille la prise de la ville voisine de Dessie, des affimations démenties par le gouvernement. Ces deux villes de la région de l'Amhara, voisine du Tigré, sont situées à un carrefour routier stratégique à environ 400 kilomètres au nord de la capitale Addis Abeba. Si leur prise se confirmait, elle marquerait une nouvelle étape importante dans ce conflit qui dure depuis un an. Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l'Ethiopie et l'accès des journalistes y est restreint, rendant pratiquement impossible toute vérification indépendante des informations données par les deux parties. Lundi, des habitants de Kombolcha joints par l'AFP ont raconté avoir entendu des coups de feu sans interruption jusqu'au petit matin. Certains ont également affirmé avoir entendu une frappe aérienne. "La nuit a été marquée par de nombreux coups de feu", a déclaré Mohammed, qui, comme d'autres habitants, a refusé de donner son nom de famille pour des raisons de sécurité. "J'ai entendu une frappe aérienne après minuit, hors des limites de Kombolcha", a-t-il ajouté. Hamdiu, un commerçant, a lui aussi déclaré avoir entendu ce qui ressemblait à une frappe aérienne vers minuit. "D'énormes coups de feu ont été entendus jusqu'à ce matin", a-t-il indiqué. "Il n'y a pas eu de frappe aérienne sur Kombolcha durant la nuit", a déclaré lundi à l'AFP une porte-parole du gouvernement. L'AFP n'a pu joindre lundi des habitants de Dessie, où des combats ont été rapportés dimanche. Un porte-parole d'un autre groupe rebelle issu de l'ethnie oromo, l'Armée de libération oromo (OLA) qui a fait alliance avec le TPLF, a par ailleurs affirmé dimanche que ses combattants étaient entrés dans les villes de Kemise et Senbete, situées au sud de Kombolcha sur l'autoroute A2 menant à la capitale Addis Abeba. Le Premier ministre Abiy Ahmed a exhorté dimanche les Éthiopiens à utiliser "n"importe quelle arme (...) pour bloquer le TPLF destructeur, le renverser et l'enterrer", dans un message sur Facebook. "Mourir pour l'Éthiopie est un devoir (pour) nous tous", a-t-il déclaré. L'administration régionale amhara a publié un décret ordonnant à toutes les institutions de suspendre leurs services réguliers et de consacrer leurs budgets et leur énergie à "la campagne de survie". Le conflit qui ravage le nord de l'Ethiopie a débuté le 4 novembre 2020, quand le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a envoyé l'armée dans la région septentrionale du Tigré pour destituer les autorités régionales dissidentes, issues du dirigeants du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF).
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.