Cet immeuble de 21 étages situé sur une des avenues les plus chics de Lagos, dans le quartier d'Ikoyi, s'est effondré lundi un peu avant 15H00 (14H00 GMT) alors que des dizaines d'ouvriers se trouvaient sur le chantier. Les services de secours disent avoir réussi à extraire quatre personnes vivantes des décombres, mais les ouvriers craignent que des dizaines de leurs collègues soient piégés à l'intérieur. Assis près de la montagne de gravats de plus de dix mètres de hauteur, les frères Fawas Sanni, 21 ans, et Afolabi Sanni, 17 ans, attendent en état de choc des nouvelles de leur soeur. "Notre soeur est à l'intérieur", se lamente Fawas, une larme coulant sur la joue. Âgée de 25 ans, leur soeur Zainab a été affectée sur le chantier le 6 septembre dans le cadre du Service national de la jeunesse (NYSC), expliquent-ils. "Je suis le dernier à lui avoir parlé avant qu'elle aille au travail hier matin", raconte le frère aîné en se couvrant la tête de ses mains. L'effondrement de bâtiments est une tragédie fréquente au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, où des millions de personnes vivent dans des immeubles délabrés et où la législation concernant la construction est régulièrement bafouée. La police de l'Etat de Lagos affirme qu'il est trop tôt pour déterminer la cause de l'effondrement mais un responsable de l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema) a déclaré que des infractions avaient été commises pendant la construction de l'immeuble. "Nous allons nous attaquer aux racines du problème pour éviter qu'il ne se reproduise. Jusqu'à présent, six corps ont été récupérés, quatre personnes sont sorties vivantes tandis que trois autres, légèrement blessées, ont été soignées", a déclaré à l'AFP Femi Oke-Osanyintolu. Dans la matinée, deux pelleteuses creusaient parmi les décombres. De l'autre côté de la rue, Moses Oladipo, 65 ans, attend des nouvelles de son fils âgé de 50 ans et père de trois enfants. "Il est juste venu ici pour rendre visite à un ami avant de prendre l'avion pour retourner aux Etats-Unis où il vit", raconte-t-il, assis sur le sol près de l'entrée. "Ils ont sauvé un homme hier. Je croyais que c'était lui, mais non... Je garde espoir", poursuit-il.
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