Les familles "attendent avec beaucoup d'impatience ce premier rendez-vous judiciaire, espérant pouvoir prendre connaissance des premières conclusions de l'enquête et obtenir des réponses précises à leurs nombreuses questions, portant notamment sur les responsabilités directes et indirectes et les circonstances de l'attaque", expliquent-elles. "Vivant dans l'incertitude des circonstances et sans connaître les responsables de l'attentat", les proches des victimes "sont en droit d'exiger la vérité sur ce drame épouvantable, marquant le reste de leur existence", estiment-elles. "Cela constitue une étape clé et essentielle dans leur processus de deuil", ajoutent les familles. Six travailleurs humanitaires français des ONG Acted et Impact - quatre femmes et deux hommes âgés de 25 à 31 ans - ont été exécutés, avec leur guide et leur chauffeur nigériens le 9 août 2020 dans la réserve de girafes de Kouré, à 60 km de la capitale Niamey où ils étaient basés. Leur 4X4 blanc a été pris pour cible par des hommes armés, circulant à motos. L'organisation Etat islamique (EI) a revendiqué l'attaque un mois plus tard. Le chef de l'EI au Sahel, Adnan Abou Walid al-Sahraoui, avait "personnellement ordonné" cette attaque, avait annoncé le 16 septembre la ministre des Armées, Florence Parly, révélant qu'il avait été tué mi-août par la force Barkhane dans la région des trois frontières (Mali, Niger et Burkina Faso). Les familles "attendent de pouvoir connaître ses responsabilités exactes ainsi que les éléments ayant conduit à cette conclusion", écrivent-elles, soulignant avoir appris la mort du chef de l'EI au Sahel "par voie de presse". Après treize mois d'enquête, les proches des jeunes humanitaires doivent être reçus lundi au pôle antiterroriste du tribunal judiciaire de Paris. Trois juges d'instruction antiterroristes sont en charge depuis le 25 août 2020 d'une information judiciaire pour "assassinats en relation avec une entreprise terroriste". Rappelant leur "désarroi" et leur "immense chagrin", les familles déplorent un manque de "reconnaissance de leur peine", de "soutien", d'"écoute" et d'"accompagnement bienveillant" de la part des "autorités et des associations de victimes". Les jeunes humanitaires "ont payé de leur vie leur engagement" auprès "des populations en situation d'urgence humanitaire", soulignent-elles.
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