Le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a revendiqué ces derniers jours la prise de Dessie et de Kombolcha, deux villes situées à un carrefour routier stratégique à 400 kilomètres d'Addis Abeba, sans exclure de marcher sur la capitale. Le gouvernement a démenti avoir perdu le contrôle de ces villes. Si elle se confirmait, cette prise marquerait une nouvelle étape majeure dans le conflit qui dure depuis un an. Les communications sont coupées dans une grande partie du nord de l'Ethiopie et l'accès des journalistes est restreint, rendant difficile toute vérification indépendante des positions sur le terrain. Mais à Addis Abeba, les autorités ont demandé aux 5 millions d'habitants de faire enregistrer leurs armes à feu dans les deux jours et de se préparer à défendre la ville. "Tous les habitants doivent s'organiser par blocs et quartiers pour protéger la paix et la sécurité dans leur zone, en coordination avec les forces de sécurité", a déclaré le responsable du département de la paix et de la sécurité de la capitale, Kenea Yadeta. "Des jeunes de la ville seront recrutés et organisés pour travailler en coordination avec les forces de sécurité (...) dans leur quartier", a-t-il ajouté, cité par des médias d'État. M. Kenea a affirmé que "tous les secteurs de la société" devaient participer à l'effort de vigilance, y compris les propriétaires de maisons et d'hôtels qui vérifient et ont des copies des pièces d'identité de locataires et de visiteurs. Il a également exigé l'arrêt des "fausses informations" sur les réseaux sociaux. Ces mesures font suite à des appels à l'unité du Premier ministre Abiy Ahmed, affirmant que la victoire était possible si la "pleine force" du pays était opposée aux rebelles. Dans un discours lundi, il a déclaré que des étrangers combattaient aux côtés du TPLF, sans plus de détails. La seule présence confirmée d'étrangers sur le champ de bataille jusqu'à présent est celle des troupes érythréennes qui ont soutenu l'armée éthiopienne dans son offensive au Tigré. La communauté internationale s'est inquiétée du récent regain des combats et a renouvelé ses appels à un cessez-le-feu immédiat et à des pourparlers de paix. Débuté en novembre 2020, le conflit au Tigré connaît un spectaculaire revirement de situation ces derniers mois. Abiy Ahmed avait proclamé la victoire le 28 novembre, après avoir envoyé l'armée dans la région pour destituer les autorités locales dissidentes issues du TPLF. Mais en juin, les combattants pro-TPLF ont repris l'essentiel de la région, forçant les troupes gouvernementales à se retirer largement. Ils ont poursuivi leur offensive dans les régions voisines de l'Amhara et de l'Afar et semblent désormais menacer la capitale Addis Abeba.
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