L'escalade au sommet du pouvoir entre le chef de l'Etat Mohamed Abdullahi Mohamed, dit Farmajo, et son Premier ministre Mohamed Roble a suscité des craintes pour la stabilité de la Somalie, déjà confrontée à une impasse électorale et à une insurrection jihadiste. "Il y a des hommes politiques, y compris des dirigeants de certains États membres, qui sont intervenus (...) et des efforts de médiation entre le président et le Premier ministre ont été entrepris", a déclaré à l'AFP Abdifatah Mohamed, membre du parlement somalien. "J'espère que cela mettra fin au conflit politique", a-t-il ajouté. D'autres responsables ont confié à l'AFP que les présidents de la région somalienne de Galmudug et de l'État du Sud-Ouest travaillaient à résoudre la crise. "Les efforts de médiation ont commencé la nuit dernière et vont se poursuivre", a déclaré à l'AFP un haut responsable proche du bureau de Farmajo, sous couvert d'anonymat. "Le président et le Premier ministre ont accepté les négociations et les pourparlers ont déjà commencé (...) On espère que la tension va s'apaiser très bientôt", a ajouté un responsable de la délégation de l'État du Sud-Ouest. Mais, signe des tensions qui prévalent à Mogadiscio, une coalition de candidats à la présidence de l'opposition a publié vendredi un communiqué dans lequel elle affirme "soutenir le Premier ministre (...) et condamner les actions du président sortant". Les deux hommes se sont ouvertement opposés à deux reprises cette semaine au sujet de limogeages et de nominations à des postes cruciaux au sein de l'appareil sécuritaire - ceux des ministre de la Sécurité et du directeur de l'agence de renseignements. Ces confrontations sont apparues dans le cadre d'une enquête très médiatisée en Somalie sur la disparition d'une jeune agente des renseignements. M. Roble avait notamment accusé le président d'"entraver" l'enquête. Elles interviennent également dans un contexte de processus électoral déjà fragile. L'annonce mi-avril de la prolongation pour deux ans du mandat de Farmajo, arrivé à expiration en février sans que de nouvelles élections aient pu être organisées, avait déclenché des affrontements armés dans la capitale, ravivant le souvenir des décennies de guerre civile qui ont ravagé le pays après 1991. Dans un geste d'apaisement, Farmajo avait chargé M. Roble, son Premier ministre depuis 2020, d'organiser les élections. Mais le processus a pris du retard et, cette semaine, ce dernier a accusé le président de vouloir récupérer "les responsabilités électorales et sécuritaires" qu'il lui avait confiées.
Envie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nousEnvie d'afficher votre publicité ?
Contactez-nous
L'espace des commentaires est ouvert aux inscrits.
Connectez-vous ou créez un compte pour pouvoir commenter cet article.