"Je pense que nous n'avons pas vocation à rester, c'est pour ça que nous sommes en train de fermer des bases. A Tessalit ou à Kidal (nord du Mali), notre travail n'est pas d'avoir des bases militaires. L'Etat malien doit avant tout revenir", a-t-il insisté, lors d'une table ronde avec des jeunes Africains au sommet Afrique-France de Montpellier, dans le sud de la France. "Ce que je veux, c'est qu'on retire les bases militaires le plus vite possible, mais ça suppose un retour d'un Etat fort et des projets d'investissement, pour que les jeunes ne se tournent pas, dès que les groupes terroristes reviennent, vers le pire". "Mon objectif, c'est bien celui-là. Ca ne m'intéresse pas d'avoir des bases de toute éternité sur le sol africain. Ce n'est pas la vocation de la France", a-t-il assuré. "La France n'est là que pour lutter contre le terrorisme, pas pour soutenir tel ou tel régime", a-t-il ajouté, en rappelant que l'armée française est intervenue depuis 2013 au Mali à la demande du gouvernement malien. Paris a entrepris en juin de réorganiser son dispositif militaire au Sahel, en quittant notamment les bases les plus au nord du Mali (Kidal, Tombouctou et Tessalit) et en prévoyant de réduire ses effectifs dans la région d'ici à 2023 à 2.500-3.000 hommes, contre plus de 5.000 aujourd'hui. Le président français discutait avec plusieurs jeunes Africains, dont le blogueur sénégalais Cheikh Fall, qui lui a lancé: "Cessez de coopérer et collaborer avec ces présidents dictateurs. Et programmez un retrait progressif et définitif de vos bases militaires en Afrique". Il a aussi répondu aux nombreuses accusations des jeunes sur le soutien de la France à des "dictateurs" africains qui "tripatouillent la Constitution" pour rester au pouvoir. Les jeunes ont cité le Tchad, la Guinée et la Côte d'Ivoire. Dans chacun de ces pays, a-t-il dit, la France a réduit ses projets d'investissement de gouvernement à gouvernement pour passer davantage par des projets avec la société civile. Il a aussi expliqué que dans chacun de ces cas, la France soutenait des projets de transition démocratique, comme au Tchad où le processus est guidé par l'Union africaine, après la prise de pouvoir du fils du président défunt Idriss Déby Itno, Mahamat. "Mais j'ai dit transition, pas transmission", a insisté le président français. Dans un entretien accordé au Midi Libre, Emmanuel Macron reconnait que, dans certains pays, "existe" un sentiment antifrançais, qui est "le fruit d'une histoire mal digérée". "Il faut donc qu'on ait le courage de regarder en face cette histoire coloniale et post-coloniale", ajoute-t-il. Mais, selon lui, "ce sentiment antifrançais est exploité par d'autres puissances, néo-impériales et parfois post-coloniales elle-mêmes. Et quand je regarde qui paye les gens qui nourrissent ces sentiments anti-français et les diffusent, ce sont généralement des réseaux russes, turcs, des gens qui veulent développer leur propre influence. Personne ne doit être naïf dans cette affaire".
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