Lors de l’incident, dix Casques bleus de la Minusca ont été blessés lundi à Bangui. "Les éléments de l'Unité de Police Constituée égyptienne", qui circulaient dans un bus, "ont essuyé des tirs nourris de la garde présidentielle sans sommation préalable ni riposte aucune, alors qu'ils n'étaient pas armés", a rapporté l'ONU dans un communiqué. Et d’ajouter que deux d'entre eux ont été grièvement blessés.
En quittant la zone après les tirs, à 120 mètres environ de la résidence présidentielle, le bus "a heurté une femme qui a perdu la vie", a assuré la Minusca qui "a présenté ses condoléances à la famille de la victime lors d'une rencontre en fin de journée".
Ces éléments de l'unité de police étaient arrivés dans la journée de l'aéroport de Bangui dans le cadre de la rotation périodique et du déploiement des troupes en Centrafrique. Ils se dirigeaient vers leur base dans un bus clairement identifié "avec les initiales UN", selon Vladimir Monteiro, porte-parole de la Minusca.
Mi-octobre, le chef de l'ONU, Antonio Guterres avait dénoncé "des incidents hostiles" ciblant des Casques bleus et impliquant "des forces de défense et de sécurité déployées bilatéralement" qui se poursuivaient à "un niveau
inacceptable". Selon l'organisation, les attaques contre son personnel sont susceptibles de "constituer des crimes de guerre".
Il évoquait également "de graves violations", comme "l'entrave à la liberté de mouvement des patrouilles de la Minusca, l'arrestation ou la détention de (ses) membres", des "menaces" et des "tentatives de fouille de véhicules et de résidences du personnel des Nations Unies". Sept attaques hostiles contre des membres de la Minusca et 18 cas de harcèlement routier par les forces de
sécurité nationale ont notamment été enregistrées par l'ONU entre le 1er juin et le 1er octobre.
Le président Touadéra a de son côté décrété le 15 octobre un "cessez-le-feu unilatéral" de son armée et ses alliés dans leur guerre contre les rebelles pour favoriser l'ouverture prochaine d'un dialogue national.
La Minusca, dont le mandat vient à échéance le 15 novembre, compte près de 12.000 militaires et représente une des opérations les plus coûteuses de l'ONU avec un budget annuel dépassant le milliard de dollars.
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