Depuis Washington, le diplomate a affirmé ne pas pouvoir quitter les Etats-Unis dans l'immédiat en raison des turbulences au Soudan -où la répression des manifestants en "désobéissance civile" depuis une semaine a déjà fait au moins 12 morts et 300 blessés, selon des médecins prodémocratie-, malgré l'annonce de son arrivée prochaine par le gouvernement déposé à Khartoum. M. Feltman avait quitté la capitale soudanaise le 24 octobre au soir après plusieurs réunions avec le général Burhane et le Premier ministre Abdallah Hamdok entre lesquels les sujets de discorde s'étaient multipliés ces dernières semaines. Le diplomate américain avait indiqué n'avoir appris l'arrestation de M. Hamdok par le général qu'à sa descente d'avion. Interrogé à ce sujet, M. Feltman a déploré mardi que "les militaires nous (aient) manifestement parlé de mauvaise foi parce qu'ils disaient vouloir régler leurs inquiétudes par des moyens constitutionnels et en fait, dès qu'on est partis, ils ont renversé la table des négociations et ont mené un coup de force militaire". Alors que Washington a déjà suspendu 700 millions de dollars d'aide à Khartoum pour tenter de faire plier le général Burhane, M. Feltman l'a de nouveau appelé à "libérer tous les détenus", notamment les dirigeants civils toujours introuvables plus d'une semaine après leur arrestation par l'armée, avec laquelle ils partageaient le pouvoir. Il a encore accusé M. Burhane, qui a dissous toutes les institutions, d'avoir "trahi les Soudanais" et "pris en otage la transition" vers la démocratie dans un pays qui sortait de 30 années de dictature d'Omar el-Béchir il y a tout juste deux ans. Depuis Khartoum, Volker Perthes, l'émissaire de l'ONU au Soudan, a rapporté que des efforts de "médiations" étaient en cours. A Genève, le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU a annoncé qu'il tiendrait vendredi une session spéciale consacrée au Soudan.
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