Tunisie: inquiétudes des proches d'un député détenu et en grève de la faim

Infos. Les proches du député tunisien Yassine Ayari, en détention depuis près de deux mois et qui a entamé une grève de la faim pour protester contre les poursuites intentées à des civils par la justice militaire, se sont dits samedi inquiets pour son sort.

Tunisie: inquiétudes des proches d'un député détenu et en grève de la faim

"Nous n'avons aucune idée de son état de santé et il souffre d'un ulcère", a confié à l'AFP son épouse, Cyrine Fitouri, à l'issue d'une manifestation à Tunis qui a rassemblé une quarantaine de personnes. Selon ses proches, le député, en détention depuis fin juillet devait comparaître pour un interrogatoire samedi devant un tribunal militaire de Tunis. "Il ne va pas très bien, il a des problèmes gastriques qui ne peuvent qu'empirer avec la grève de la faim" entamée quatre jours plus tôt, a indiqué sa soeur Imen Ayari, présente au rassemblement. "Personne n'a pu lui rendre visite, on a peur que son état se dégrade", a-t-elle ajouté, disant avoir demandé l'intervention de la Croix rouge internationale. M. Ayari, député et ex-blogueur, a été arrêté le 30 juillet et placé en détention en application d'un jugement rendu fin 2018, qui le condamnait à deux mois de prison pour une publication concernant l'armée sur sa page Facebook. Sa comparution de samedi est liée à une nouvelle enquête ouverte par la justice militaire concernant trois publications sur Facebook, dans lesquelles il a qualifié de "coup d'Etat" le coup de force du président Kais Saied. Le 25 juillet, M. Saied a limogé le Premier ministre et suspendu les activités du Parlement pour un mois, avant de prolonger ces mesures le 24 août, "jusqu'à nouvel ordre". Fakhreddine Belgaid, l'un des cofondateurs du parti "Espoir et travail" de M. Ayari, a dit avoir sollicité la Ligue tunisienne des droits de l'Homme et des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch. "Nous demandons sa libération après plus d'un mois et demi de détention et l'application de l'Etat de droit qui n'est pas discutable", a déclaré à l'AFP M. Belgaid, 29 ans. "Un civil doit être jugé par un tribunal civil, et non pas par un tribunal militaire qui est juge et partie", a-t-il ajouté, précisant que le père du député, Taher Ayari, était "un colonel de l'armée tunisienne, un martyr, qui a été victime d'un attentat terroriste en 2011". fka/vg [object Object]

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