Son cercueil recouvert du drapeau national a d'abord reposé dans une mosquée près de la vieille ville où a été célébrée une prière des morts, avant d'être acheminé vers le cimetière El Kettar où il a été inhumé, a constaté un photographe de l'AFP. Les funérailles se sont déroulées en présence notamment d'Abdelhafidh Alahoum, représentant du président Abdelmadjid Tebboune, du ministre des Moudjahidine (anciens combattants) Laïd Rebiga, de vétérans de la guerre d'indépendance (1954-1962) ainsi que de proches. Pour M. Rebiga, Yacef Saadi était l'un des "pionniers, des héros et des symboles" de la lutte pour l'indépendance, qui s'est consacré "corps et âme" à son pays. Le défunt s'était "battu jusqu'à son dernier souffle pour que vive l'Algérie. Je suis très fier de mon père, il m'a appris toutes ses valeurs humaines. Il a voulu être enterré avec ses parents, ses ancêtres, ses compagnons, au milieu des siens", a déclaré sa fille Zaphira, citée par l'agence officielle algérienne APS. La "bataille d'Alger" a eu lieu en 1957, lorsque l'armée française tenta de reprendre aux combattants algériens le contrôle de la vieille ville d'Alger, la Casbah. L'arrestation de Yacef Saadi, le 14 octobre 1957, en marqua la fin. Saadi était le responsable de la "zone autonome d'Alger" pendant cet épisode de la guerre qui a vu se multiplier les actions du Front de libération nationale et les opérations de répression françaises. Ce boulanger de la Casbah, promu chef militaire de la rébellion pour la région d'Alger, avait campé en 1966 son propre rôle dans le film, "La Bataille d'Alger", du cinéaste italien et journaliste communiste Gillo Pontecorvo. Le président Tebboune a rendu hommage à un "éminent dirigeant" de "la zone autonome d'Alger" dont il immortalisa "fidèlement et brillamment les épopées et sacrifices dans le célèbre film +La Bataille d'Alger+, qui est classé parmi les oeuvres cinématographiques les plus réussies". Ce film, que Saadi avait produit, fut longtemps interdit en France, où il n'est sorti en salles qu'en 2004. Après l'indépendance, Yacef Saadi s'était consacré à son activité de producteur avec la société Casbah Films, qui travaillait pour des productions italiennes tournées en Algérie, souvent en collaboration avec le célèbre producteur Dino De Laurentis. "A cette époque, tout le monde ne jurait que par le néoréalisme italien, voilà pourquoi je suis allé en Italie chercher un scénariste et un réalisateur pour +La Bataille d'Alger+", avait raconté Saadi au journal Le Monde en 2004.
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