Au total, neuf personnes ont été sauvées des ruines de l'immeuble de 21 étages, a déclaré à l'AFP Ibrahim Farinloye, un responsable de l'Agence nationale de gestion des urgences (Nema).
"Nous avons récupéré cinq autres corps, ce qui porte le bilan à 20 morts.Mais le nombre de rescapés est toujours de neuf", a-t-il affirmé.Un précédent bilan faisait état de 15 morts.
Deux autres bâtiments de moindre importance se sont par ailleurs effondrés mardi à Lagos, à la suite des fortes pluies qui se sont abattues la veille sur la mégalopole densément peuplée de quelque 20 millions d'habitants, mais sans faire de victimes, a ajouté M. Farinloye.
Des dizaines d'ouvriers se trouvaient sur le chantier situé sur une des avenues les plus chics de Lagos, dans le quartier huppé d'Ikoyi, lorsque le gratte-ciel s'est effondré lundi après-midi.
Assis sur le trottoir d'en face sous une chaleur de plomb, beaucoup de parents et amis attendaient encore avec angoisse mardi des nouvelles de leurs proches piégés sous les décombres.
A la recherche de rescapés depuis 07H00, les services de secours ont pris une pause durant l'après-midi, provoquant colère et incompréhension parmi la foule.
"Comment ce genre de choses peuvent-elles se produire?", lâche Gift Christopher, un ouvrier du bâtiment dont les collègues ont été piégés.
"Il y a un numéro d'urgence pour l'Etat de Lagos, on était tous sur place en train d'essayer de sauver des vies mais quand vous les appelez, on vous dit que le numéro n'est pas joignable.Les secours disent qu'ils arrivent, et (il faut encore attendre) trois heures, quatre heures", s'énerve-t-il.
- "On le veut vivant !" -
La veille, un embouteillage monstre a empêché les secours et les équipes chargées de déblayer les gravats d'accéder au site pendant près de deux heures.Gerrard Road, l'artère très fréquentée où se situait l'immeuble, a été partiellement bloquée mardi pour faciliter l'arrivée des secours.
Le gouverneur de l'État de Lagos, Babajide Sanwo-Olu, a déclaré dans un communiqué qu'il avait suspendu le chef de l'agence régionale de régulation des bâtiments et ordonné l'ouverture d'une enquête.
"Il n'y aura pas de dissimulation dans la recherche de la vérité sur cet incident.Si l'on découvre que quelqu'un a été mis en cause, il devra faire face à la loi", a-t-il promis.
Dans un communiqué lundi soir, le président nigérian Muhammadu Buhari a exhorté les autorités "à intensifier les efforts dans les opérations de secours" aux victimes.
Seules quatre pelleteuses continuaient à creuser parmi les décombres mardi après-midi.
Présente depuis 24 heures sur les lieux, Motunrayo Elegbede attend des nouvelles de son frère, piégé à l'intérieur."On attend qu'ils le sortent de là.On le veut vivant!", insiste-t-elle près de la montagne de gravats.
Des journalistes de l'AFP présents sur place ont entendu mardi matin la faible voix d'un homme criant à l'aide depuis les décombres, tandis qu'une douzaine de membres des services d'urgence et de la police tentaient de le localiser.
- "Je déteste ce pays !" -
Peu avant midi, les sauveteurs ont extrait deux rescapés des décombres sans que la foule, qui criait, ne puisse les voir.Une femme, dont le mari était à l'intérieur de l'immeuble quand il s'est effondré, pleurait.
Témoin de l'effondrement la veille, Enahoro Tony est revenu sur place dire sa colère."J'ai extrait trois corps et ensuite nous avons été chassés par l'armée", lâche-t-il.
"Qu'est ce qu'il se passe dans ce pays ?", souffle-t-il en montrant la montagne de gravats haute de plus de dix mètres."Je déteste ce pays de merde!"
"Des gens sont en train de mourir sous les décombres!", criait un autre.
L'effondrement de bâtiments est une tragédie fréquente au Nigeria, le pays le plus peuplé d'Afrique, où des millions de personnes vivent dans des immeubles délabrés et où la législation concernant la construction est régulièrement bafouée.
Dans l'une des pires catastrophes de ce type, un immeuble appartenant à une église s'était effondré en 2014 à Lagos, faisant plus de 100 morts, pour la plupart des Sud-Africains.
Une enquête avait ensuite révélé que l'immeuble avait été construit de manière illégale et présentait des défauts structurels.
Deux ans plus tard, 60 personnes avaient perdu la vie dans l'effondrement d'un toit d'une église évangélique à Uyo, la capitale de l'Etat d'Akwa Ibom, dans l'est du pays.
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