"Pourquoi irresponsable ? Je suis chez moi ici", a dit Mme Pétronin au téléphone à un correspondant de l'AFP, répondant ainsi au gouvernement français. Le porte-parole du gouvernement français, Gabriel Attal, a critiqué mercredi une "forme d'irresponsabilité" de la part de Mme Pétronin, vis-à-vis de "sa sécurité" mais aussi vis-à-vis "de la sécurité de nos militaires", susceptibles d'être appelés à intervenir pour libérer des otages. L'information sur la présence de Mme Pétronin au Mali était connue depuis plusieurs jours, après la diffusion en fin de semaine passée d'un avis de recherche de la gendarmerie malienne. Selon le média d'investigation en ligne Mediapart, elle est de retour au Mali depuis mars. Mme Pétronin a confirmé qu'elle se trouvait au Mali et paru corroborer qu'elle vivait dans les faubourgs de la capitale Bamako. "Oui, je suis au Mali depuis un moment. Mais je ne suis pas inquiète et je ne suis pas inquiétée", a-t-elle dit, apparemment plutôt étonnée du bruit causé par son retour. "Je me porte bien. Et je suis heureuse d'être là où je suis. Je n'embête personne et personne ne m'embête", a-t-elle dit. La direction de la gendarmerie malienne avait diffusé en fin de semaine dernière un message à toutes les unités leur donnant instruction de "rechercher très activement" Mme Pétronin. Les gendarmes avaient ordre en cas de découverte de "l'appréhender et la conduire sous bonne escorte" à la direction de la gendarmerie, disait ce message interne publié sur des réseaux sociaux sans qu'apparaisse qui était à l'origine de cette diffusion. Le message avait été authentifié par l'AFP auprès de services compétents. "Je ne sais pas si je suis recherchée et pourquoi", a-t-elle dit. Elle a aussi insisté pour qu'on "laisse (ses) proches tranquilles". Les autorités maliennes n'ont pas répondu aux questions de l'AFP qui leur demandait si Mme Pétronin était activement recherchée et si elle pourrait être reconduite à la frontière en cas d'interpellation. Mme Pétronin, qui a adopté une fillette dans le nord du Mali où elle avait dirigé pendant des années une organisation d'aide à l'enfance avant son enlèvement en décembre 2016, avait exprimé sitôt libérée en octobre 2020 son intention de revenir.
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