Le texte présenté par le Royaume Uni, l'Allemagne et les Etats-Unis condamne "dans les termes les plus forts" le coup d'Etat du 25 octobre, demande la réinstauration "immédiate du gouvernement civil de transition dirigé par le Premier ministre Abdallah Hamdok" et "condamne la détention arbitraire" de ce dernier par les militaires. Le projet de résolution rappelle aussi aux militaires qui ont pris les rênes du pays "l'importance du plein respect des droits de l'homme" tout comme le respect de la liberté d'expression et de manifester pacifiquement. Le Conseil des droits de l'Homme, la plus haute instance de l'ONU dans ce domaine, tiendra une session spéciale sur le Soudan, à l'ouverture de laquelle s'exprimera la Haute commissaire aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, précise un communiqué de ses services diffusé mercredi soir, en même temps que le projet de résolution. Celui-ci prévoit la création d'un poste de rapporteur spécial. Durant son mandat d'un an, il devra notamment informer sur la situation des droits de l'homme dans le pays et faire des recommandations pour l'améliorer. Il aura aussi pour mission d'informer sur les violations éventuelles des droits de l'homme par les forces armées soudanaises. Il devra présenter un rapport oral lors de la 50ème session du Conseil (prévue en juin) et un rapport écrit lors de la session suivante en septembre. La session commencera à 11H30 GMT. Vingt pays membres du Conseil -sur 47- ont demandé la tenue de cette réunion, selon un dernier décompte de l'ambassadeur du Royaume Uni auprès de l'ONU à Genève, Simon Manley. Le Soudan, qui faisait partie de la liste, a depuis fait savoir qu'il se retirait après le remplacement du représentant par son adjoint, Osman Abu Fatima Adam Mohammed. Mercredi, lors de la réunion préparatoire de la session spéciale, ce dernier a "confirmé" le retrait. L'ambassadeur britannique a rétorqué que les pays qui ont introduit la demande ne reconnaissent pas ce retrait puisqu'ils reconnaissent "le gouvernement légitime" du Soudan et non pas les autorités qui se sont ralliées au putsch, souligne le communiqué du Haut-commissariat. Le général Burhane, chef de l'armée, avait annoncé lundi dernier la dissolution de l'ensemble des institutions de ce pays miné par des décennies de conflits et dirigé sans partage par Omar el-Béchir de 1989 à 2019. Depuis, le général Burhane a promis un gouvernement pour cette semaine alors que les rares ministres en liberté et M. Hamdok, en résidence surveillée, assurent qu'ils resteront le seul gouvernement légitime. Les manifestations anti-putsch, rassemblant parfois des dizaines de milliers de personnes, ont déjà fait une douzaine de morts parmi les manifestants et plusieurs centaines de blessés, selon un syndicat de médecins pro-démocratie.
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