Les recycleurs de rue, la grisaille de leurs vêtements et leurs gros sacs tissés crasseux utilisés pour la récup', se fondent dans le paysage urbain de la capitale économique sud-africaine. Mais grâce à un collectif d'artistes, ils gagnent en couleurs et en visibilité avec des graffs sur leur fardeau. "Le défi est de faire en sorte que les habitants établissent un contact visuel avec les recycleurs", explique Tamzyn Botha, responsable du collectif d'artistes The Shade. Peindre les sacs est une façon "de créer une sorte de dialogue", poursuit-elle, "donner un peu d'identité à ce sac et peut-être à cette personne". Un genou sur le trottoir, Nathi Nzima peint avec une bombe de peinture violette un de ces sacs: une oeuvre qui "a un sens", un travail gratifiant, explique-t-il. "Pas tous les jours l'occasion de faire quelque comme ça". - "Un art qui bouge" - Une question de "visibilité, solidarité, et une "manière intelligente et progressiste de créer un art qui bouge" et peut aller de ville en ville, selon une autre artiste, Naledi Chai. Environ 6.000 recycleurs informels sillonnent nuit et jour les rues de Johannesburg, selon l'organisation locale African Reclaimers, dans un pays plombé par un chômage record à 34,4%. Ils gagent au mieux quelques dizaines d'euros par mois, en revendant leurs trouvailles à des usines de recyclage. "C'est un travail honnête. On n'est pas des criminels, on ne vole rien. Au moins on essaie de gagner notre vie de la bonne manière", explique William, recycleur informel depuis 20 ans et père d'une fille de 12 ans. "Ils travaillent dur et font économiser beaucoup d'argent à la ville mais ils ne gagnent pas grand chose", souligne Naledi Chai. Dessinant un visage jaune vif sur un sac, elle dit tenter "d'aider grâce à l'art". L'année dernière, le gouvernement a planché sur une nouvelle stratégie de gestion des déchets, mais il n'existe à ce jour aucune règle en matières de tri et recyclage des déchets ménagers.
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