"Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge", avait déclaré dimanche Abdelmadjid Tebboune, à l'adresse du ministre dont Moussa est le deuxième prénom donné en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien de la deuxième guerre mondiale. "Il n'y a jamais eu 7.000 (clandestins algériens, ndlr), c'est complètement faux", avait déclaré M. Tebboune, dans un entretien avec plusieurs médias algériens. "La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés", avait assuré le président algérien. "Ils ne vont pas rentrer (en Algérie) car ils sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie (...) Il y a des binationaux qui n'ont pas de famille ici", avait-il ajouté. L'entourage de M. Darmanin a expliqué en réponse lundi: "La liste (des 94 Algériens, ndlr) à laquelle le président Tebboune fait référence aux profils ultra-prioritaires, ceux fichés pour radicalisation et qu'on considère comme les plus dangereux, qu'on veut renvoyer au plus vite". Par ailleurs, 97 Algériens en situation irrégulière sont inscrits au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), ainsi que 260 Algériens en situation irrégulière sont sur la liste "Plazza", c'est-à-dire qu'ils ont commis de graves troubles à l'ordre public (meurtres, tentative de meurtres, viols, agressions sexuelles ou trafic de stupéfiants), selon l'entourage du ministre. Le reste des 7.730 OQTF peuvent concerner des personnes entrées irrégulièrement en France sans titre de séjour ou vivant sur le territoire au-delà de la durée de validité d'un visa ou d'une carte de séjour valable ou encore représentent une menace pour l'ordre public et résidant depuis moins de 3 mois en France. La France a annoncé le 28 septembre une réduction de moitié des visas pour l'Algérie et le Maroc et d'un tiers pour la Tunisie, invoquant comme raison le "refus" de ces pays de délivrer les laissez-passer consulaires nécessaires au retour des immigrés refoulés de France. Le nombre de laissez-passer consulaires attribués depuis le début de l'année, "une trentaine", "n'est pas acceptable", a répété lundi l'entourage de M. Darmanin. Alger avait réagi dès le lendemain de l'annonce de la France en convoquant l'ambassadeur français pour lui notifier une "protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation".
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