"Après l'attaque du centre des déplacés d'Ivo ce dimanche, vingt corps ont été enterrés dans deux fosses communes puis deux blessés qui ont succombé à leurs blessures ont été également enterrés, portant à 22 le nombre des personnes tuées", a déclaré à l'AFP Mambo Bapu Mance, coordonnateur de la Croix-rouge de Djugu, en Ituri. Il accuse les miliciens du groupe Coopérative pour le développement du Congo (Codeco) d'être responsables de cette attaque. Les experts du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST), qui dispose d'experts dans la région, ont fait état du même bilan à l'AFP. Le porte-parole de l'armée dans la région, le lieutenant Jules Ngongo, a pour sa part indiqué que "les assaillants Codeco ont été repoussés", sans donner de détails sur le bilan. Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a appelé de son côté à une réaction ferme contre les auteurs de l'attaque. "L'Union européenne condamne les nouvelles attaques effroyables commises par les milices contre les populations civiles, en particulier les personnes déplacées à l'intérieur du pays", a-t-il écrit sur Twitter. "La fermeté contre les auteurs et le soutien et la justice pour les victimes sont nécessaires pour une paix durable dans la région". La région aurifère de l'Ituri a renoué avec les violences depuis fin 2017 avec l'avènement de la milice Codeco, qui prétend défendre les intérêts des Lendu, une des communautés de cette province. Dans une autre attaque dans la nuit de samedi à dimanche, "cinq civils ont été tués" dans le territoire d'Irumu et "quatre civils" ont été tués en périphérie de Bunia, chef-lieu de l'Ituri, a par ailleurs déclaré à l'AFP Isaac Nyakuklinda, un responsable de la société civile d'Irumu. Depuis mai, l'Ituri et la province voisine du Nord-Kivu sont sous état de siège, mesure exceptionnelle destinée à lutter contre les groupes armés. Les autorités civiles y ont été remplacées par des officiers de l'armée et de la police. Cependant, massacres et enlèvements de civils se poursuivent. En Ituri, la dernière tuerie d'envergure remonte à lundi avec un bilan d'au moins 29 morts parmi les déplacés du camp de Drodro, voisin de celui d'Ivo.
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