Les rassemblements de samedi, à l'appel de Wakit Tama, une plateforme de partis d'opposition et de membres de la société civile qui réclame un pouvoir civil, avaient été interdites par les autorités, à cause de risques de "troubles à l'ordre public". Mais plusieurs centaines de personnes étaient descendues dans les rues de la capitale N'Djamena. "Les forces de sécurité ont tiré des gaz lacrymogènes, blessé plusieurs personnes et arrêté des dizaines de manifestants qui ont été libérés le jour même", a déclaré dans un communiqué Abdoulaye Diarra, chercheur Afrique centrale à Amnesty International. Selon l'ONG, l'accès à internet était ralenti durant la manifestation. "Ces apparentes restrictions à internet durant la manifestation doivent faire l'objet d'une enquête et les Tchadiens doivent pouvoir accéder et échanger librement des informations en ligne", a poursuivi M. Diarra. Selon la convention tchadienne des droits de l'Homme (CTDDH), trois militants de Wakit Tama ont été placés en garde à vue lundi, notamment pour des faits de "trouble à l'ordre public et destruction de biens publics". La CTDDH "condamne avec la dernière énergie cette arrestation arbitraire" et "exige leur libération immédiate et sans condition". Le 20 avril, en annonçant la mort du maréchal Idriss Déby Itno qui venait d'être déclaré réélu chef de l'Etat après 30 années au pouvoir sans partage, son fils, le général Mahamat Déby, avait été proclamé par l'armée chef de l'Etat, à la tête d'un Conseil militaire de transition (CMT) composé de 14 autres généraux fidèles à son père. Le CMT avait aussitôt révoqué le gouvernement, dissous l'Assemblée nationale et abrogé la Constitution. Depuis la prise de pouvoir du CMT, "au moins 16 personnes ont été tuées durant des manifestations à N'Djamena et à Moundou", dans le sud du Tchad, a poursuivi M. Diarra qui souligne que "les résultats des enquêtes se font encore attendre". La junte a promis des élections "libres et transparentes" dans un délai de 18 mois, renouvelable une fois, et a finalement désigné le 24 septembre un parlement intérimaire, le Conseil national de transition (CNT). Le général Déby n'a pas exclu récemment de prolonger la transition de 18 mois si "certaines conditions" - que le "dialogue" censé déboucher notamment sur un projet de Constitution avance "au rythme prévu et le versement d'une aide financière internationale - n'étaient pas remplies.
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