"Récemment le Président de la République (Emmanuel Macron) a rappelé son profond respect pour le peuple algérien", a expliqué devant l'Assemblée nationale Jean-Yves Le Drian. "Cela signifie aussi bien sûr le respect fondamental de la souveraineté algérienne", a-t-il ajouté. "C'est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique". Dans la journée du 2 octobre, Alger avait décidé le rappel "immédiat" de son ambassadeur à Paris, Mohamed Antar-Daoud, et, comme autre mesure de rétorsions, a interdit le survol de son territoire aux avions militaires français de l'opération antijihadiste Barkhane au Sahel. Le retour de l'ambassadeur algérien "est conditionné au respect de l'Algérie, le respect total de l'Etat algérien", a indiqué dimanche le président algérien Abdelmadjid Tebboune à des médias algériens. Interrogé sur ce rappel de l'ambassadeur, M. Le Drian a déclaré le regretter. "Cela ne correspond pas à l'importance que nous attachons à la relation entre nos deux nations", a-t-il poursuivi. "Nous sommes convaincus de l'intérêt commun de nos deux pays à travailler ensemble. Cette vision (...) est je crois partagée par beaucoup de responsables algériens à tous niveaux". Les relations bilatérales sont tendues sur de multiples dossiers dont, outre la question mémorielle, le dossier de l'immigration. Ces tensions sont régulièrement entretenues par de multiples déclarations de part et d'autres. M. Macron avait ainsi déclenché la colère d'Alger avec des propos rapportés par le journal Le Monde début octobre. Il accusait le système "politico-militaire" algérien d'entretenir une "rente mémorielle" sur le conflit en servant à son peuple une "Histoire officielle" qui "ne s'appuie pas sur des vérités".
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