Mme Mahdi a diffusé via la page Facebook du ministère de l'Information, entré en résistance contre le coup de force du général Abdel Fattah al-Burhane, un communiqué adressé au Conseil onusien des droits de l'Homme, réuni en session spéciale sur le Soudan vendredi à Genève. Mme Mahdi, qui était notamment chargée du dossier de la remise à la CPI du dictateur Omar el-Béchir, déchu en 2019, a réclamé au Conseil de "considérer le coup d'Etat militaire comme un crime relevant de la Cour pénale internationale". Elle évoque l'article 8 du statut de Rome, sur les "crimes de guerre", enjoignant le Conseil à le "mettre en application effective", alors que plusieurs ministres et membres civils des autorités de transition sont toujours détenus par l'armée au Soudan. La ministre déposée n'a cessé depuis dix jours de plaider pour la libération de ses collègues et le retour au partage du pouvoir entre civils et militaires. Ces autorités de transition devaient organiser à l'horizon 2023 les premières élections libres après trois décennies de dictature Béchir, entamées par un coup d'Etat en 1989 contre le père de Mme Mahdi, Sadeq al-Mahdi, Premier ministre démocratiquement élu et terminées avec la détention de Mme Mahdi elle-même. Elle accuse en outre les putschistes d'avoir mené "des exécutions extra-judiciaires" avec "des troupes régulières qui ont tiré à balles réelles" alors que selon l'ONU 13 manifestants ont été tués et 300 blessés depuis le coup d'Etat. Depuis plusieurs jours, des négociations sont en cours à Khartoum, avec de nombreux médiateurs nationaux comme étrangers, pour tenter de remettre sur les rails une transition qui battait de l'aile depuis des mois. Malgré des concessions --l'armée a ordonné dans la nuit la libération de quatre ministres--, le ministère de l'Information a fait état jeudi soir de nouvelles arrestations de politiciens. Les trois hommes, figures du camp civil dans le pays, ont été arrêtés "près du QG de l'ONU" dont ils sortaient après des négociations pour lesquelles l'ONU joue les médiateurs, a indiqué la mission de l'organisation internationale au Soudan. La télévision d'Etat a indiqué que le général Burhane avait limogé l'ensemble des conseils d'administration des entreprises publiques et des grands projets agricoles nationaux --deux domaines où l'armée est décidée, selon les experts, à garder ses gros intérêts économiques. Le Conseil des droits de l'Homme examine vendredi un projet de résolution présenté par le Royaume-Uni, les Etats-Unis et la Norvège, membres de la Troïka à la manoeuvre au Soudan, ainsi que l'Allemagne. Ces pays exigent "le retour immédiat" du gouvernement civil et "la libération (...) de tous les individus détenus illégalement et arbitrairement".
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