Le conflit au Tigré, entamé il y a près d'un an lorsque le Premier ministre Abiy Ahmed a envoyé l'armée fédérale pour chasser les autorités régionales du Front de libération du peuple du Tigré (TPLF), s'est propagé ces derniers mois aux régions voisines de l'Afar et de l'Amhara. Mardi, des informations faisaient notamment état de confrontations armées dans la ville afar d'Awra, où le TPLF, utilisant des armes lourdes, a tué de nombreux civils, selon des sources humanitaires. Ces informations n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante et les responsables de la région Afar n'étaient pas joignable pour des commentaires. Getachew Reda, le porte-parole du TPLF, a nié que les rebelles aient utilisé des armes lourdes contre des civils mais a confirmé de récents combats en Afar. "Les forces ennemies croulent et sont en déroute dans certaines parties de l'Afar", a-t-il affirmé, décrivant des affrontements à la frontière entre l'Afar et l'Amhara. M. Getachew qualifie d'"accusation (destinée) à ternir la réputation de nos forces" les informations concernant des attaques à l'arme lourde. Depuis près d'une semaine, des sources rebelles et humanitaires rapportent les premiers signes d'une nouvelle offensive de l'armée fédérale, qui pourrait marquer une nouvelle étape dans ce conflit qui a plongé selon l'ONU des centaines de milliers de personnes dans la famine. Les responsables d'Addis Abeba n'ont pas explicitement confirmé la préparation de cette offensive, mais M. Abiy a déclaré cette semaine que le gouvernement avait "la responsabilité de protéger de tout acte de terrorisme ses citoyens à travers tout le pays". Fin 2020, les forces fédérales ont dans un premier temps rapidement pris le contrôle du Tigré. Mais fin juin, le TPLF a repris l'essentiel de la région puis ont poursuivi leur offensive en Amhara et en Afar afin de mettre fin à ce qu'elles décrivent comme un blocus humanitaire du Tigré. En septembre, le gouvernement a affirmé que les rebelles avaient subi de "lourdes pertes" et été "mis en déroute" en Afar. De son côté, le TPLF avait affirmé avoir simplement retiré des troupes de la région afin de les redéployer sur d'autres fronts, dont l'Amhara. Mercredi, M. Getachew a déclaré que l'objectif militaire actuel du TPLF était de "repousser l'offensive et aller aussi loin que nécessaire pour casser le siège sur le peuple du Tigré."
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